La ville de Pointe-Noire fête le centième anniversaire de sa fondation. Après bien des atermoiements, le site du terminus du chemin de fer, alors dénommé dans le projet initial "Brazzaville Océan", est choisi le 11 mai 1922. La halte côtière qui doit son nom aux navigateurs européens existait préalablement, mais il s'agissait d'un modeste village de pêcheurs, que les congolais dénommaient Djindji.
Repérable depuis le large, le rocher bitumeux et les palmiers borassus qui recouvraient cette lande de terre à l'extrémité de la large baie, lui valurent le surnom de Pointe Noire (Ponta Negra), comme évoqué dans plusieurs publications de ce blog. Il ne reste quasiment plus rien qui permette de justifier ce qualificatif tant les lieux ont changé en un siècle !
La ville s'est développée très progressivement autour des concessions des compagnies coloniales et des commerces, des bâtiments administratifs, du wharf de la Côte Mondaine, agrémentée de son phare bicolore, puis du chemin de fer Congo-Océan et du port. Gare CFCO, hôpital, mairie, cathédrale, hôtels, banques... Il faudra plusieurs décennies pour que la ville ressemble au plan imaginé par les colons français, avec son losange et ses quartiers en damiers. La colonie était pauvre et les difficultés seront nombreuses, sans compter la tragédie des milliers de morts liés à la construction du CFCO.
Pointe-Noire est devenue une petite ville. Et plus tard elle sera équipée d'un véritable aéroport, d'un autre wharf sur la Côte Sauvage et d'infrastructures pétrolières.
Que de bouleversements dans ce paysage de la côte Atlantique, après maints terrassements, comblement de zones marécageuses, voie ferrée, percement de routes et de rues !
Capitale économique, l'ancienne petite ville coloniale a vu sa population exploser avec la "cité indigène" implanté au Nord, et après l'Indépendance avec un habitat informel, s'étendant aujourd'hui à perte de vue, sur tous les axes de communication.