Je découvre lors du déjeuner du 1er octobre le restaurant d'entreprise. Situé près du port, le "Derrick", récemment ouvert, est dans un cadre agréable, style paillotte ouverte sur l'océan. Pour la somme modique de 5 000 FCFA, un menu complet est proposé (sans la boisson).
L'après-midi, je découvre d'autres quartiers liés à ma mission professionnelle, la base industrielle (la "BI") et le "Km4" (centre de formation). Mes premières impressions sont confirmées : les chemins d'accès non goudronnés, (peut-on parler de rues ??) sont complètement défoncés... Il est nécessaire de zigzaguer entre les trous souvent remplis d'eau, suite à l'averse matinale ! A l'entrée du camp du 31 juillet, une carcasse de véhicule pourrit sur le bord de la route. Les quartiers situés à la périphérie de la ville sont constitués de constructions hétéroclites, planches et tôles mêlées et pour les plus chanceux, de petites maisons en parpaing brut. Les plans d'urbanisme ne sont pas encore en vigueur au Congo...
Les routes goudronnées ne sont pas exemptes de cavités, y compris sur le Boulevard du Général de Gaulle, artère principale de la ville. Le code de la Route est librement interprété par les conducteurs (mais pas par les forces de l'ordre, surtout si on est un étranger fraichement débarqué...). Les véhicules sont principalement les taxis "bleu et blanc" et les véhicules collectifs nommés "cent-cent" (appelés ainsi à cause des 100 FCFA qu'il fallait débourser) car la plupart des congolais ne possèdent pas de voiture.
Le soir, nous dinons à l'Abri-Côtier, restaurant situé à quelques centaines de mètres de l'hôtel. Je mange une bonne langouste grillée.
Sur le chemin du retour (effectué à pied), nous sommes suivis par un mendiant, handicapé, qui nous réclame avec insistance un peu d'argent pour se soigner. L'handicap au pied est-il réel ? Je n'en sais rien, mais je lui donne 2000 FCFA. Il me remercie et me dit que Dieu m'en sera reconnaissant.
Le 2 octobre, je poursuis mon travail sur le site du "Km4" (appelé ainsi à cause de l'existence d'un atelier d'entretien ferroviaire, situé à 4 kilomètres du point zéro, la gare du CFCO).
Le midi, nous croisons devant le Derrick, Arsène qui reconnait mon collègue, pas vu pourtant depuis janvier dernier. C'est un vendeur ambulant (colliers, DVD...) qui a un bras en moins (perdu comment ?).
Pendant la pause déjeuner, nous effectuons un petit tour sur la plage, peu fréquentée. Seuls quelques jeunes se baignent, sans trop s'éloigner du bord. Nous prenons quelques photos souvenirs.
Le soir, nous dinons au Derrick. Juste sur la petite plage en contrebas, des pêcheurs remontent leurs filets. Par curiosité, nous allons voir le fruit de leur pêche. Un des pêcheurs assomme à coups de rame un poisson. Il nous dit qu'il s'agit d'un poisson venimeux, qu'il appelle "serpent de mer". Il est beige, de forme allongée, mais c'est bien un poisson (lequel ??). Un autre congolais nous dit que le seul remède contre le venin du poisson serait "de coucher avec sa soeur" ! Sans doute une métaphore pour indiquer qu'il n'y a pas de remède... Quoique.
En remontant vers le restaurant, je trouve un superbe coquillage, intact. Je fais quelques envieux à la table voisine... Une serveuse me demande s'il y a encore "la bête dedans". Mais non, il est vide !
Le 3 octobre, la journée commence par un couac de communication et d'organisation. J'attends comme convenu mon collègue à l'hôtel pour partir au "Km4" à 9h15. De son côté, on lui dit que l'horaire est décalé à 10h30, tandis que deux personnes ont été convoquées à 8 heures... Dépourvu de téléphone "tropicalisé", on ne peut pas me joindre. On envoie un chauffeur me chercher, qui ne me trouve pas, car après 30 mn d'attente, je fais à ce moment là un petit tour dans le jardin. Las de tourner en rond, je rejoins le hall de l'hôtel. Après quelques minutes, le chauffeur me trouve enfin, en demandant mon nom au réceptionniste. Le pauvre chauffeur est bien ennuyé du retard pris et craint d'être blamé par son chef.
Je suis logiquement très fraichement accueilli à mon arrivée au centre de formation vers 10h30 ! Mon collègue, non informé, passe me prendre à l'hôtel. Il me croit pendant quelques instants disparu ou parti à pied. Il nous rejoint enfin au centre de formation. Quel sac de noeuds et quel stress inutile pour tous !
En fin de journée, j'emmène mon collègue à l'aéroport. C'est la première fois que je conduis à Pointe-Noire. Il fait nuit. Mauvaise surprise, la voiture est défectueuse car les phares s'éteignent tout à coup quand je mets le clignotant ! Je reste planté quelques instants à un carrefour (montée de stress !) avant de retrouver enfin la lumière en jouant avec les manettes. Je dépose mon collègue à l'aéroport et rentre seul à l'hôtel. Avec ses indications et ayant pris quelques repères, je rentre malgré tout sans encombre. Arrivé à l'hôtel, je quitte la chambre du rez-de-chaussée qui est moisie, pour une chambre à l'étage, nettement plus saine et à la vue plus agréable.