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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 14:15

Après quelques kilomètres sur un étroit chemin de sable défoncé (véhicule tout terrain obligatoire), on arrive à proximité du rivage. A gauche se situe la colonie de vacances de Total (pour les enfants des employés) et à droite la "mission catholique". C'est un lieu chargé d'histoire car c'est là que se sont installés des religieux dans les années 1880 (le Congo devient officiellement une colonie française en 1885).

Une grande esplanade, où divaguent quelques chèvres, s'offre à nous. D'un côté un petit sanctuaire (évocation de la grotte de Lourdes ?) permet de se recueillir, sous un beau manguier. Il y a derrière, à gauche, une petite statue de la Vierge. Un écriteau rappelle que pour la propreté des lieux "les bougies doivent être mises sur le bougeoir".



Petit sanctuaire de la mission de Loango

 

En face, sur son imposant piédestal le buste de Monseigneur Carrie domine les alentours. Ses armoiries (avec des mots latins "Crux et Amor" ; "Adveniat regnum tuum") y figurent et en bas sa devise "Travaillons, nous avons l'éternité pour nous reposer". Il suffit d'y croire !



P buste mgr-Carrie

Piédestal en hommage à Mgr Carrie


A droite du sanctuaire, quelques tombes sont abritées sous un petit bâtiment blanc. Il s'agit de la dernière demeure de hautes autorités ecclésiastiques, dont la tombe de Monseigneur Carrie.


P tombe mgr-Carrie

Tombe de Monseigneur Antoine Marie Hippolyte Carrie

 

On apprend que celui-ci fut le "premier Vicaire Apostolique du Congo français" et qu'il passa 33 ans au Congo. Il est décédé en 1904 dans sa 63ème année. C'est donc un précurseur, car cela situe son arrivée au Congo avant même le protectorat français ! Sa devise est une nouvelle fois rappelée.

 

Monseigneur-Carrie-loango-congo

Portrait de Mgr Carrie (1842-1904)

 

Le buste du piédestal est assez fidèle au portrait ci-dessus (source : archives des Spiritains - Guy Pannier).

L'objectif de Mgr Carrie était simple : évangéliser et "civiliser" le Congo. Sa méthode tient en quelques mots : "Nous créer des ressources locales et un personnel indigène". Education, formation des enfants, formation d'un clergé local et d'instituteurs sont ses clés de voûte. Les écoles seront pour lui le moyen de la "propagation rapide et solide de l'enseignement chrétien".

 

loango-spiritains-sauvage-mayombe

Pères spriritains et leurs élèves (les "sauvages") vers 1910 (carte postale © Marichelle)

 

La volonté était là, les intentions sans doute bonnes, mais les méthodes souvent rudes. Les légendes des cartes postales de l'époque font aujourd'hui un peu peur... "Les Pères du St-Esprit essayent de civiliser les Sauvages du Mayombe" !

 

Un peu d'histoire...

 

La mission de Loango se dispute le titre de plus ancienne mission du Congo, avec celle de Linzolo (au sud de Brazzaville).

L'ancienne "préfecture apostolique du Congo", abandonnée par les Capucins depuis 1836, fut confiée à compter de 1865 à la Congrégation du Saint Esprit. Le révérend Père Carrie fonda une résidence à Loango le 25 août 1883. Sa résidence officielle était alors à la mission Saint-Jacques de Landana (au Cabinda, anciennement Cacongo) depuis 1873.

Les découpages politiques des vastes royaumes Kongo entre la Belgique, le Portugal et la France conditionnèrent les structures religieuses. Le Vicariat apostolique du Congo français fut ainsi fondé en 1886, dans le sillage de la Conférence de Berlin.

Devant l'étendue du territoire, il fut divisé en deux en 1890 : le vicariat du Bas-Congo français fut confié à Mgr Carrie, celui du Haut-Congo français à Mgr Augouard.

En 1907, il devient Vicariat de Loango (couvrant le Kouilou, toute la vallée du Niari, et une partie du Pool jusqu'en 1911). Enfin, la ville historique du Kouilou ayant perdu de son influence, il devient Vicariat de Pointe-Noire en 1949.


Source : Les spiritains au Congo de 1865 à nos jours - Jean Ernoult - 1995

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