Carnets de voyages au Congo-Brazzaville, principalement à Pointe-Noire, mais aussi dans d'autres régions du Congo, agrémentés de photos, d'informations culturelles et touristiques et d'impressions personnelles.
Après un court trajet en taxi, Brice tourne à gauche et s'arrête au bord de l'esplanade. Sur les conseils de Manu, il se gare un peu mieux... Stationner ici n'est pas vraiment autorisé.
Je découvre tout près de l'avenue, dans un angle du square, le monument commémoratif. Comme à la basilique Sainte-Anne (cf Brazzaville : la basilique Sainte Anne rénovée (suite) ), on rend ici aussi hommage au général de Gaulle. Une zone pavée, entourée de murets fraîchement repeints, et jonchée de feuilles sèches sert de cadre. Le large secteur du square et des bâtiments environnants a été aménagé à partir de 1949 par l'architecte Erell.
Monument en hommage au Général de Gaulle
Au centre trône une tête sculptée du général, exécutée par Parriot en 1961. Il est assez ressemblant. Le piédestal comporte des bas-reliefs en métal, dont la célèbre Croix de Lorraine, symbole de la France Libre. Il est écrit "Hommage de Brazzaville au général de Gaulle, président de la Communauté". Allusion à l'éphémère Communauté des états africains, née en 1958 et mettant fin aux colonies de l'AOF et de l'AEF. Les états membres, tout en restant liés à la France, jouissaient d'une certaine autonomie, prélude à l'Indépendance. Le général de Gaulle proposa au Congo d'adhérer à cette "communauté" dans un discours tenu à Brazzaville le 24 août 1958. Ce qui fût fait.
Tête du Général de Gaulle (1961)
Sur le côté du piédestal, on retrouve le grand Charles les bras écartés, levés vers le ciel, comme il avait l'habitude de le faire en montant à la tribune pour faire un discours. D'aucuns déploreront encore une fois à travers ce (modeste) monument la glorification du colonisateur...
Sur les deux côtés, servant de toile de fond, on peut voir deux grandes fresques composées de carreaux de céramique. On les doit à l'artiste Albert Massamba, sculpteur-céramiste congolais, ex-enseignant à l'École des beaux-arts. Les fresques sont nettement plus récentes (1995-1996) que le buste.
A gauche : fresque de l'appel du 18 juin 1940
La fresque de gauche évoque des heures sombres, sous un ciel menaçant. A gauche, on devine l'armée française (en bleu) et à droite l'armée allemande (en vert de gris). Au milieu se dresse le général devant un micro, sur fond de tank siglé de la croix de Lorraine. Astucieusement, le papier tenu dans la main du général donne la légende, pour ceux qui n'auraient pas compris : "Appel du 18 juin 1940 depuis Londres".
A droite : fresque de la Conférence de Brazzaville, 30 janvier 1944
A droite, on retrouve cette fois le palais du Gouverneur de Brazzaville, devant lequel une foule s'est amassée, Noirs et Blancs mélangés. Le palais est surmonté du drapeau français, il s'agissait en effet de la résidence de Félix Eboué, que l'on retrouve aux côtés d'un général aux traits juvéniles. La ressemblance est moyennement réussie. Je trouve également le gouverneur d'origine guyanaise un peu pâle... Là encore, un petit mot donne la légende : "30 janvier 1944, ouverture de la Conférence de Brazzaville".
Le monument est parfaitement intégré dans la vie locale puisqu'on s'y promène, on y joue au foot. Une femme est adossée à la fresque du 18 juin, elle a posé son sac, enlevé ses chaussures et allongé ses jambes sur le muret. Le mur blanc comporte malgré tout quelques graffitis...
Ce qui est amusant ce sont ces deux jeunes garçons qui, entre deux parties de ballon, semblent converser avec les deux immenses personnages (en taille pour le moins !). Savent-ils de qui il s'agit ? En tout cas, Félix Eboué semble porter un regard protecteur sur ce jeune congolais...
Garçon devant la fresque
Nettement moins amusant, on identifie au loin, sur l'un des côtés du parc, un grand bâtiment calciné.
Immeuble détruit de l'ex UAPT
Il s'agit de l'immeuble de l'ex UAPT (Union Africaine des Postes et Télécommunications) détruit pendant la guerre civile en 1997. L'endroit est mal famé me dit-on. Des agressions nocturnes ont eu lieu dans les parages de cette construction abandonnée, et toujours pas réhabilitée.