Nous cheminons à rebours et nous approchons de l'angle supérieur nord des gorges. D'ici la vue est imprenable sur le site dont l'agencement en arc de cercle lui fait pleinement mériter l'appellation de cirque.
Vue latérale sur le cirque de Tchissanga
Tel un amphithêatre antique, le "fond du cirque", dos à l'océan, est ainsi barré par un mur de scène.
Mur de séparation entre le cirque et la route nationale
Le "mur de scène" de Tchissanga est constitué d'une barre rocheuse visiblement plus résistante à l'érosion et d'une épaisse couche de végétation. Si bien que de la route, rien ne laisse deviner la présence du site naturel ! La végétation n'est pas étrangère non plus à la limitation de l'érosion. Quand l'homme coupe les arbres, le sol n'est plus retenu, n'est plus protégé et l'effet de la pluie est alors décuplé.
Angle du cirque de Tchissanga
Sous cet angle, la vue sur la couche de sable argileux est impressionnante. On voit très bien le travail de sape effectué par les eaux de ruissellement.
D'après les études menées à Diosso, la paroi bordière recule selon les endroits de 20 cm à... 3 mètres par an ! Le cirque n'est donc pas du tout figé, mais en perpétuelle évolution.
Erosion du cirque de Tchissanga
En dessous de la couche de sable, très épaisse ici, on trouve les strates d'argile rouge dont les nuances délavées font toute la beauté du lieu. Fruit du patient travail de la nature, le sol est peu à peu rongé et l'argile laisse de grandes trainées rouges sur les roches blanches.
Cela fera dire à mon ami Patrice en voyant les photos, on dirait que la terre saigne !
Ravin creusé par les pluies diluviennes de l'Equateur (vers 1910 © Marichelle)
Nous ne sommes pas les premiers à être impressionnés par la beauté et la singularité de ces paysages, fruits de l'érosion. D'autres les ont immortalisés dès le début du 20ème siècle.
S'agit-il des gorges de Diosso (cirque Poumpi) ou de celles de Tchissanga ? Mystère...