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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 08:30

Après la reconquête de l'Afrique du Nord et de l'Italie, c'est le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. On a beaucoup parlé de ce débarquement des Alliés, dans lequel la participation directe des français est cependant mineure. Seuls les 177 fusilliers marins du commando Kieffer y participent.

 

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Exercice de campagne d'un mitrailleur congolais - 1943 (Krull Germaine © CAOM)

 

L'autre débarquement qui implique cette fois largement la France, à travers l'Armée d'Afrique, c'est celui du 15 août 1944 en Provence. Il regroupe les hommes mobilisés en Afrique du Nord (Européens et Indigènes) et les troupes coloniales (Afrique Noire, Madagascar...).

Ainsi le soldat Itoua Itoua (né à Kikoumou en 1916) appartenant à la 1ère DFL, meurt le 16 août 1944 à bord du "Durban Castle", bateau anglais stationné dans la baie de Cavalaire, au large de Hyères (Var). Etait-il blessé ? Est-il mort noyé ? Mystère. Il sera considéré comme "Mort pour la France".

De même, le soldat Madpo (né à Dianga, près de Sibiti, en 1912) appartenant au 4ème RTS meurt à Toulon (Var) le 25 août 1944. Il sera considéré comme "Mort pour la France".

 

L'armée débarquée en Provence libère Toulon, Marseille et prend ensuite la route de Lyon ou la Route Napoléon, à travers les Alpes. D'autres militaires de l'AEF perdent la vie dans les semaines qui suivent le débarquement. Comme le soldat Baniakissa Jacob (né à Boko, au sud du Pool, en 1925) appartenant à la 1ère division des FFL, qui meurt dans un "accident en convoi de voitures militaires" à Aubagne (13) le 5 octobre 1944.

Son compatriote Acouba Venceslas (né à Lombia (?), Brazzaville, en 1922) appartenant au Bataillon de Marche n°10, meurt de maladie bien après, le 20 septembre 1945, à Pierrefeu-du-Var (83).

 

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Tirailleur à Brazzaville en 1944 (Krull Germaine © CAOM)

 

Après Lyon (ville libérée le 3 septembre 1944 par la 1ère DFL), il faut prendre la direction de l'Alsace. La 1ère Armée commandée par le général de Lattre de Tassigny prend part à la bataille des Vosges. A partir de fin septembre 1944, elle a pour objectif de s’emparer de la "trouée de Belfort" (passage emprunté par les Prussiens en 1870), afin de déboucher sur Mulhouse et la plaine du Rhin.

Le 13 septembre 1944, la 9ème division d'infanterie coloniale rejoint le 1er corps d'Armée et s'engage dans la boucle du Doubs. Dans les environs de Belfort, autour du fort de Lomont, se livrent de furieux combats.

C'est dans cette région que le soldat Kaligo Jean (né à M'Baiti (?) en 1918) appartenant au 6ème RTS trouve la mort "des suites de blessures". Il décède le 1er octobre 1944 à Consolation-Maisonnettes (Doubs), sans doute dans l'ancien monastère transformé en hôpital de campagne.

 

L'été touchant à sa fin, l'hiver étant très rigoureux dans l'est de la France, une majorité de Tirailleurs "Sénégalais" jugés peu résistants au froid, furent renvoyés vers la Côte d'Azur ! Ce fut alors la période de "blanchiment" de l'armée de Libération... Profonde injustice pour nombre de ces soldats africains qui avaient participé aux différentes phases de la guerre depuis 1939. Ils furent ainsi privés de Victoire... Des régiments changèrent aussi de nom, par exemple le 6eme R.T.S. devint le 6eme R.I.C.

 

 

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Tirailleur du Bataillon de marche n°2 de l'Oubangui-Chari à côté du fanion de son unité, à Royan en 1945 (Général Henri Amiel-ECPAD ©)

 

Le bataillon de marche n°2 (BM 2), connu sous le nom de "Bataillon de marche de l’Oubangui-Chari", interviendra également dans la Libération de la France, notamment dans la région de Royan. Occupée par plus de 5 000 soldats allemands très bien armés, la libération de la "poche de Royan" donnera lieu à de longs et violents combats, de septembre 1944 à avril 1945.

Le BM2 avait été formé à Bangui en novembre 1940 et a participé aux campagnes en Afrique et Moyen-Orient en 1941-1943 (cf Hommage aux combattants Congolais (1939-1945) - 2 ).

 

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Tirailleur de la garde indigène à Brazzaville -1943 (Ellebé © CAOM)

 

Notons que l'ethnie Sara a encore une fois été mise à contribution lors des recrutements militaires dans les années 1930-40 en AEF (comme lors de la construction du CFCO...). Les impressionnantes scarifications faciales de certains de ces soldats retiennent l'attention des photographes (notamment ceux du service d'information des Forces Françaises Libres). On leur doit ainsi de beaux portraits de tirailleurs issus de l'AEF.

 

 

Sources principales : 

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

Scheck, R. (2007). Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940. Paris : Tallandier.

http://www.cheminsdememoire.gouv.fr

http://www.francaislibres.net/

http://www.netmarine.net/

http://www.rfi.fr/fichiers/MFI/CultureSociete/1306.asp 

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