Un quart d'heure plus tard, nous voilà au pied du célèbre baobab, près du lieu-dit "Moukondo", à une dizaine de kilomètres de Dolisie. Seul grand arbre au bord de la piste et dans la plaine environnante, il serait difficile de le louper ! Quelques manguiers et palmiers lui tiennent compagnie.
C'est un très bel arbre dont les impressionnantes branches s'élancent vigoureusement vers le ciel. Je suis obligé de traverser la piste et même plus pour le cadrer en entier.
L'arbre de De Brazza
Un panneau du Ministère du Tourisme (pour une fois, il y en a un !) rappelle que Brazza et ses compagnons de voyage firent une halte ici en 1887. Bel endroit pour une sieste !
Le panneau précise que Brazza y apposa ses initiales. Je m'approche donc de l'imposant tronc à la recherche de la dite signature.
Mais il est constellé d'autres signatures qui se superposent et grimpent, telle une plante parasite, jusque dans les branches. Les voyageurs de passage se croient obligés de reproduire le geste de leur illustre prédécesseur.
Je trouve quand même l'inscription historique à droite du tronc "EB 1887". Le problème est que Brazza était prénommé Pierre ! Le "E" signifie peut-être "expédition" pour "Expédition Brazza" étant donné qu'il était loin d'être seul au pied de cet arbre ? Je trouverai par la suite une autre explication (cf Au pied de l'arbre : Brazza et ses compagnons (suite)).
Signature historique
J'appelle Manu et Honoré pour qu'ils voient l'inscription. Des enfants surgis de nulle part arrivent et montent dans le baobab.
L'un d'eux me montre une autre inscription qui est attribuée au Président Sassou N'Guesso. Lorsqu'il était enfant, étant alors au collège à Dolisie, il aurait gravé "Mâ Prince". Il s'agirait du sobriquet de sa jeunesse (le Prince ?). Mes compagnons de route me disent que le Président, bien qu'officiellement né en 1943, est un "né vers". C'est à dire qu'une incertitude règne sur sa date de naissance... A cette époque l'état civil était en effet imprécis car les enfants étaient souvent déclarés plusieurs années après leur naissance.
Un minibus s'arrête également devant le baobab. Un groupe de congolais en descend pour voir l'arbre historique et se faire photographier.
De l'autre côté du tronc, après avoir écarté quelques herbes folles, on constate que le baobab est creux. On peut y tenir sans problème ! Les légendes locales racontent que les sorciers cacheraient leurs secrets et leurs fioles magiques dans le creux des baobabs...
Verso creux du baobab
Au moment de partir, les trois gamins me réclament "une pièce pour acheter du pain". Je leur donne quelques pièces de monnaie et des bonbons. Je les photographie devant l'énorme tronc, ils paraissent alors tout petits ! Je crois comprendre que deux d'entre eux sont frères. L'écorce de l'arbre derrière eux me fait penser à la peau ridée d'un vieil éléphant.
Enfants du baobab
Une voiture passe alors en trombe, se dirigeant vers le Mayombe. Elle soulève un tel nuage de poussière que les touristes congolais et nous mêmes râlons contre cet automobiliste trop pressé.
Mais au fait qui était donc ce Brazza ? Mes compères congolais le connaissent, mais ne savaient pas que le nom de la ville où nous nous rendons vient du français Albert Dolisie !