En ce samedi matin, au petit-déjeuner, une femme Noire callipyge renverse son café... Etre haut perché sur des talons ne facilite pas la marche matinale ! Le buffet a changé de place et s'est enrichi, mais la confiture est toujours bas de gamme, pas de progrès de ce côté là...
J'ai prévu de faire une balade à pied dans le centre de Pointe-Noire afin de voir les changements depuis 2011 et poursuivre mon "exploration photographique" de la ville. Il fait un soleil éclatant et un ciel bleu azur enveloppe les rivages de l'Atlantique.
Il est environ 10h et je longe la Côte Sauvage, une femme devant son petit étal m'interpelle pour que je lui achète quelques fruits. Je bifurque en direction de la DIRATT et traverse la voie ferrée. Les tableaux sont toujours là, accrochés au mur en parpaing. Je descends la rue Moungali et retrouve le rond-point Joseph Pouabou.
Mon premier objectif est de voir l'un des hôtels les plus anciens de la ville, le Victory Palace, situé avenue Bouvanzi, artère perpendiculaire à l'avenue de Gaulle.
L'hôtel construit vers 1945-50 étale sa large façade blanche à l'angle de la rue, derrière une série de cinq petits drapeaux.
Au milieu des années 1950, le Victory Palace était géré par M. et Mme Rivera. Le premier propriétaire M. Trouillet, le donna en gérance à Ginette Broichot en 1965. Elle devint à son tour la propriétaire en 1975. Puis l'heure de la retraite ayant sonné, l'établissement a été vendu à des congolais en 1985.
Façade du Victory Palace Hôtel
L'architecture en béton est typique de l'époque et la batisse n'a quasiment pas changé depuis sa construction. On note sur la terrasse la présence d'une surélévation moderne de forme rectangulaire. Dommage, une forme arrondie comme la rotonde du premier étage se serait mieux intégrée au bâtiment.
Le Victory Palace vers 1950 (carte postale PariSangha)
C'est aujourd'hui un établissement plutôt luxueux dont le prix des 47 chambres et suites varie de 300 à 700 euros la nuit. Pas pour le premier Congolais (ou Français) venu !
Entrée de l'hôtel
Empruntant la rue qui mène à l'artère principale de la cité ponténégrine, je passe devant l'entrée, équipée par de solides portes en bois. Des véhicules 4x4 sont garés sur le parking.
Façade latérale du Victory Palace vers 1950 (carte postale)
De ce côté là, la façade offre des croisillons en béton ajouré, unique décoration de l'édifice.
Motifs en béton ajouré
Signe des temps, au rez-de-chaussée les grilles ont remplacé les persiennes et les climatiseurs ont fait leur apparition tout au long des différents niveaux de l'hôtel.
Alain Mabanckou (au centre) et ses parents (source Jeune Afrique - 2010)
Pour l'anecdote, le père de l'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou a été réceptionniste au Victory Palace Hôtel de Pointe-Noire. Comme l'auteur est né en 1966, il s'agit bien de cette "seconde version" de l'hôtel.
Source : Lumières de Pointe-Noire - Alain Mabanckou - Ed. Seuil -2013
En effet, une "première version" existait sous le nom de "Victory Hôtel" (cf page suivante)