Après le repas sous la paillote (service très lent... c'est un lendemain de mariage et le serveur Patrick, qui n'a même pas eu le temps de changer de tenue, est seul pour le service !!), je me repose dans ma chambre.
Ensuite, je décide de partir à pied (je n'ai pas de voiture...), faire une petite balade dans Pointe-Noire. Je n'ai pas encore exploré tous les visages de la ville. En ce dimanche après-midi, un chaud soleil et un beau ciel bleu sont de la partie.
Je longe la Côte Sauvage et tourne à gauche en direction de la voie ferrée. Un gros trou dans la chaussée est signalé par un simple parpaing placé devant. Sympa pour planter une voiture...
Juste après la voie ferrée, à droite, un grand bâtiment de l'époque coloniale offre sa large façade blanche.
Dommage qu'un vilain mur en parpaing et un bric-à-brac de planches viennent masquer la façade. Juste devant un terrain de terre battue sert de terrain de sport pour le collège Tchicaya tout proche.
Les ponténégrins appelle ce bâtiment la DIRATT. Pour ma part, j'ai vu un panneau indiquant la Direction Départementale des Transports Terrestres (DDTT). Sans doute l'équivalent de la DDE française.
La façade côté avenue Marien Ngouabi est quasi-identique à celle côte voie ferrée.
C'est une construction de l'époque coloniale (bâtie vers 1930) qui abritait la Compagnie Forestière Sangha-Oubangui. A part quelques ouvertures qui ont été murées et l'apparition d'un mur d'enceinte, le bâtiment n'a pas changé (cliché ci-dessous de 1934).
Photo issue de l'ouvrage "Le chemin de fer Congo-Océan" P. Kivouvou - Éditions Bantoues©.
Cette compagnie avait le monopole de l'exploitation du caoutchouc en Sangha (nord du Congo) et en Oubangui-Chari (au nord-est de l'AEF de l'époque, sud de la République de Centrafrique actuelle). Elle exploitait également café et cacao.
Cette grande compagnie bénéficiait du "régime des concessions", dénoncé par André Gide (cf "Voyage au Congo"... saine lecture ). Il a notamment relaté une scène de violence contre les populations locales. Des ouvriers des plantations d'hévéa (source du caoutchouc), n'ayant pas fourni le rendement fixé par la compagnie, furent "condamnés" à marcher en portant de lourdes poutres en bois, en plein soleil, pendant des heures. La sanction ne s'arrêta que lorsqu'un ouvrier s'écroula, mort d'épuisement.