Dans la cour de la résidence, je retrouve Jaurès. J'observe avec lui un arbre planté près de l'accueil. Sans doute trop près d'ailleurs, car à terme il peut atteindre 15-20 m de haut.
C'est un jeune badamier de 4-5 mètres. Encore une fois, ce n'est pas un végétal originaire d'Afrique, mais d'Asie du sud, qui porte le nom scientifique de Terminalia catappa.
Le badamier
L'arbre au tronc grisâtre est reconnaissable à ses branches qui poussent à l'horizontale. Cette ramure étalée en fait un arbre idéal pour avoir de l'ombrage. On trouve des spécimens de plus grande taille le long de certaines avenues de Pointe-Noire.
Fruit du badamier
En regardant de plus près, je vois quelques fruits portés dans le creux du feuillage. Ceux qui sont verts portent encore le vestige de la fleur, une tige d'une quinzaine de cm de long.
"Badames" mûres
Les grandes feuilles oblongues d'un beau vert, prennent une teinte rougeâtre en saison sèche. Les fruits en murissant deviennent jaunes puis se colorent de rouge.
Drupes à maturité
Jaurès ramasse quelques fruits de forme ovale, qu'il appelle "dames", et m'explique qu'à l'intérieur on trouve une amande comestible. Il n'est pas loin de la vérité... l'arbre tire son nom de cette noix, "badam" signifiant amande en persan.
L'autre nom donné au fruit sec est le myrobolan (ou myrobalan), utilisé autrefois en pharmacie.
Amande comestible du badamier
En enlevant la coque jaune, Jaurès me montre l'amande dissimulée à l'intérieur. Ceci lui évoque des souvenirs... Etant gamin, il avait fait un jour l'école buissonnière et s'était nourri ce jour là d'amandes du badamier !
Nous voyons passer un minuscule oiseau dans l'arbre. Le garde me dit que c'est un "mange-mil". Pas sûr qu'il s'agisse du petit passereau qui vit en colonies et qui ravage les cultures de céréales (d'où son nom).
Je réponds à Jaurès qu'il existe aussi au Congo d'autres "mange-mille"... surnom donné aux policiers auxquels on est contraint de donner un billet de mille, pour éviter confilt ou amende injustifiée !