Le quatrième cliché est plus personnel. On retrouve la maison du "contre-maître" (je le nomme ainsi faute d'information plus précise, aucune date, ni nom, au verso des photos).
Les premiers colons habitent dans des maisons sur pilotis, fabriquées avec les matériaux locaux. L'ossature et les murs sont en bois, les volets de l'auvent sont en bambous. Le toit semble être en tôles. A l'arrière plan, on remarque une autre petite habitation, je présume cette fois pour les autotochnes, avec une couverture végétale.
Maison coloniale des environs de Pointe-Noire vers 1928 (© Marichelle - Loango)
A l'époque, Pointe-Noire n'est qu'un semis de constructions éparses, quadrillé de rues en terre. Seuls quelques bâtiments administratifs construits en "dur" commencent à voir le jour dans le quartier du port et dans celui de la future gare.
Sur le cliché, je pense reconnaître la femme qui posait (cf Pointe-Noire coloniale : travaux d'adduction d'eau ) sur le chantier. Un enfant Noir est assis à ses pieds. Il porte un tablier, est-ce un marmiton ?
Colons et leurs employés vers 1928 (© Marichelle - Loango)
Pour les deux hommes Blancs, impossible de les rapprocher de ceux aperçus dans les travaux. Ils portent la tenue coloniale blanche, nœud papillon, veste, casque sur les genoux et petite moustache pour le plus âgé qui est assis, tenue plus décontractée, chemise sans manche, pour le plus jeune qui est debout. Tout à gauche, un chien roupille, la tête entre les pattes !
Pour les adultes Noirs figurant sur la photo, l'homme assis à gauche est habillé élégamment, costume, cravate, chaussures fermées. Il porte un parapluie et tient quelque chose sur lui. Visiblement un "évolué", selon le langage usité à l'époque. Un notable local ?
Les trois autres Noirs, debout, sont sans doute les employés de la maison. Celui du milieu porte un pagne, les deux autres sont habillés à l'européenne. Les plus vigilants auront aussi remarqué le jeune Noir assis sur le bord de la fenêtre de la maison, tout à droite du cliché (vue large).
Emplacement du réservoir (extrait Plan de Pointe-Noire en 1931 © Vennetier)
Pour l'adduction d'eau dans la ville, on implante un réservoir dans le quartier européen, grosso modo à mi-chemin entre la gare et le phare.
Il est construit sur un point légèrement plus élevé par rapport au reste du quartier Djindji, à la lisière de la zone marécageuse Tchikoba.
Vue aérienne de Pointe-Noire vers 1950 - Le réservoir (carte postale)
On voit également ce réservoir, complètement à droite, sur le cliché ci-dessous. De forme cylindrique, coiffé d'un dôme, on ne peut pas louper ce singulier château d'eau.
Quartier Djindji, avenue du Port en 1946 (© CAOM)
La population locale n'est pas oubliée. Un point d'eau est ensuite implanté à l'entrée du "village africain", sur la place dénommée alors Savorgnan de Brazza.
On l'aperçoit sur cette vue aérienne, au centre de l'esplanade, alors peu fréquentée par les véhicules à moteur.
Vue aérienne de la Place Savorgnan de Brazza (extrait carte postale vers 1950)
Il s'agit d'une belle fontaine, de facture moderne, avec 3 marches et des plots en béton pour la protéger. Les quatre faces de la colonne striée délivrent le précieux liquide, que les Congolais viennent chercher avec des récipients de toute sorte.
Fontaine publique du village Africain - Pointe-Noire 1934 (© AEF - Ag. Economique)
Cette fontaine a dû être détruite (dans les années 1970 ?). Je n'ai aucun souvenir de l'avoir vu sur la place Lumumba, où un rond-point est né à son emplacement.