Le terme de "Pygmée", attribué par les européens aux Noirs de petite taille (c'est un mot d'origine grecque signifiant "haut d'une coudée") a pris au fil du temps une connotation péjorative, voire pour certains constitue une insulte. Bien sûr, les populations concernées, à l'origine, ne se nommaient pas ainsi.
En Afrique centrale, de multiples ethnies subsistent principalement dans les deux Congos, au Gabon, au Cameroun et en République Centrafricaine. Au Congo, on peut croiser deux grands groupes, des Babinga (nord du pays) et des Babongo (sud du pays). D'autres les nomment "Akas", petit peuple de la forêt. Il y a de multiples sous-groupes ethniques, je laisse aux spécialistes le soin d'en parler. Ce sont à l'origine des peuples de chasseurs-cueilleurs nomades, adaptés à la vie en forêt. Certains émettent l'hypothèse que leur petite taille (1,40 à 1,50 m à l'âge adulte) est liée à une adaptation à leur environnement.
Groupe de "Pygmées" avec un colon - Congo - Oubangui (carte postale vers 1950)
Cette minorité ethnique a été opprimée et exploitée depuis longtemps par les Bantous, les "grands Noirs". Profitant de leur supériorité physique et de leur avance technique, les Pygmées étaient soumis à des corvées, voire devenaient de véritables esclaves, en tant que "propriété" de leur "maître" Bantou. Ces pratiques n'ont malheureusement pas complètement disparu. Les relations avec les Bantous demeurent fortement inégalitaires, ceux-ci étant propriétaires des terrains et des animaux.
Chasseurs "pygmées" de la région de Ouesso - Congo (carte postale vers 1950)
Au Congo, les Pygmées ne représentent qu'environ 1% de la population, soit seulement de l'ordre de 40 000 individus dispersés sur tout le territoire.
Nombre de pygmées seraient sédentaires en saison des pluies dans le type d'habitation vu à Bihoua (cf Lékoumou : rencontre de "Pygmées" près de Bihoua), et nomades pendant la saison sèche, habitant alors en forêt dans une hutte végétale en forme d'igloo.
Mais la sédentarisation est de plus en plus permanente, conséquence de la cohabitation avec les villageois Bantous, conjuguée avec la disparition progressive de leur culture et de l'habitat traditionnel forestier (victime de l'exploitation des ressources naturelles).
Enfant pygmée du Congo devant une hutte (AFP © Desirey Minkoh)