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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 10:00

Je poursuis ma route jusqu'au bout de l'avenue Loango. Je tourne à gauche pour remonter l'avenue Félix Eboué. Elle est plus animée, de part la présence de quelques commerces et l'accès de nombreux véhicules au port. Je dépasse la station service, face à laquelle se trouve d'autres bâtiments anciens (cf Bâtiments coloniaux : compagnie CFHBC et concession Portella). Le soleil commence à bien taper.

Je tourne à gauche pour emprunter les petites rues du quartier, que je traverse à pied pour la première fois. Nous sommes à Djindji, berceau de la ville de Pointe-Noire. Les bas-côtés sont agrémentés d'une épaisse couche de sable.

 

ndjindji-rue-pointe-noire

Panneau tout neuf à l'angle de la rue

 

Progrès notable, je constate que depuis mon dernier séjour un effort considérable a été entrepris afin d'identifier les artères de la ville. Ainsi des panneaux indiquent aux intersections, les noms de l'arrondissement et de la rue.

 

Je remarque une maison coloniale au style surprenant. Elle évoque le pays basque à travers ses frontons ornés de bandes rouges et ses petites ouvertures triangulaires. Bien sûr, il ne s'agit pas de bois mais de béton... repeint assez récemment. Petit détail, le mur extérieur a été recouvert de morceaux de verre brisé pour dissuader d'éventuels intrus.

 

ndjindji-maison-coloniale-pnr

Maison coloniale du quartier Djindji

 

En fait, le régionalisme était à la mode en France pour les villes balnéaires. Une clientèle aisée opte à cette époque pour le tourisme côtier et cherche à reproduire l'architecture locale dans les nouvelles constructions. Pointe-Noire n'y a pas échappé dans les années 1930-1940 ! La gare et quelques maisons sont de style néo-normand, d'autres bâtiments de style néo-basque.

 

On trouve également quelques constructions de ce type à Brazzaville, comme la maison d’un officier de l’armée de l’air dans le quartier du Clairon, de style néo-basque (architecte G. Crételle).

 

maison-néobasque-brazzaville

Maison de style "régionaliste" du Quartier du Clairon à Brazzaville (1945-1951 © B. Renoux)

 

Pour le colon souffrant du mal du pays, un rappel à la "mère Patrie" est toujours bon à prendre !

" Dans l’architecture située aux franges du territoire national comme dans les colonies, le “local”, importé, prend une valeur de référence. Le néo-basque de Pointe-Noire ou de Brazzaville est un rappel direct de l’architecture de la “grande patrie”, destiné à assimiler le colon à un estivant des territoires d’outre Atlantique. En métropole, l’idéologie régionaliste se veut une arme contre la ville industrielle et centralisée ; elle s’exprime comme un marqueur de la villégiature du bord de mer, au carrefour entre la culture internationale et les cultures régionales." 

 

 

Partant de Djindji, j'ai creusé la question de l'origine de la dénomination de "Pointe-Noire" par les européens.

 

 

Sources : 

L’assimilation du régionalisme dans l’architecture balnéaire (1830-1940) - Bernard TOULIER - 2001

Conservation du Patrimoine : Inventaire Général, ADAGP, 1995-1996

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 09:00

Après un lever plus tardif que d'ordinaire et le petit déjeuner, je décide en ce samedi matin de faire une balade à pied dans Pointe-Noire. Il fait beau, le ciel bleu a remplacé la grisaille de la veille, en tout cas pour l'instant. Mon objectif est de "découvrir" d'autres bâtiments de l'époque coloniale et de faire quelques courses.

 

Je chemine donc le long de la Côte Mondaine, sur le chemin poussiéreux, puis dépasse le village des artisans. L'avenue Mâ Loango a été fermée à la circulation. Une manifestation se prépare... Je remonte l'avenue et constate le changement depuis mon dernier séjour. La zone marécageuse a disparu et est remplacée par une zone destinée à accueillir l'extension du port.

 

Manu m'a indiqué que le bâtiment que je cherchais était après SDV, sur la gauche. En effet, je reconnais le dit édifice, entièrement peint en jaune. Je prends les précautions d'usage avant de faire une photo. J'échange quelques mots avec le garde en faction sur le trottoir d'en face. Il y a des policiers à l'angle de la prochaine rue, et je me planque derrière un panneau pour faire les clichés.

 

douanes-pointe-noire-colonial-2

Le BPBH, ancien bureau des Douanes

 

Il s'agit de l'ancien bureau des douanes de Pointe-Noire. C'est toujours un bâtiment administratif puisqu'il abrite aujourd'hui le Bureau Principal du Bois et des Hydrocarbures (BPBH), comme indiqué en rouge sur la façade.

 

C'est l'un des plus vieux bâtiments de la ville. Son allure générale n'a pas changé, même s'il a subi quelques modifications. A gauche, on a construit une petite extension qui rompt la symétrie de la façade et on a muré la fenêtre en arc de cercle. A droite, la configuration d'origine est préservée, avec la différence de niveau entre le toit pointu et la partie rectangulaire au toit plat.

 

douanes-pointe-noire-colonial-1

Ancien bureau des Douanes (2011)

 

On peut supposer que cet édifice "en dur" succède vers 1930 au premier bureau des Douanes édifié en bois, suite à la fondation officielle de la ville de Pointe-Noire en 1922.

 

bureau-douanes-pointe-noire-cpa

      Bureau des Douanes de l'époque coloniale (carte postale B.R. vers 1930)

 

On remarque quatre personnes qui posent devant l'entrée sur cette ancienne carte postale. Sans doute les agents administratifs en charge du bureau.

 

 

A gauche du bureau des douanes, on remarque un imposant bâtiment au toit à quatre pans et à la façade marquée par trois arcades. C'est la bâtisse qui abritait à cette époque la CPKN (Compagnie Propriétaire du Kouilou-Niari), compagnie dont j'ai déjà parlé (cf Pointe-Noire colonial : CPKN et plantations ).

 

pointe-noire-cpkn-magasin

Maison de commerce de la CPKN à Pointe-Noire vers 1930

 

J'ai cru sur les indications données que l'édifice était disparu, mais ce n'est pas le cas (cf Djindji : ancien bâtiment C.P.K.N. ).

On peut appréhender sa situation sur cette autre carte postale du quartier du port, à droite de l'image. La façade était ornée des quatre lettres C.P.K.N.

 

cpkn-pointe-noire-1935

Quartier du port vers 1935

 

On peut supposer que la vue est prise du haut du phare. Dans le dos, on a la baie de Pointe-Noire, à gauche la zone marécageuse de Tchikoba, en face l'avenue de la plage (et le centre ville en arrière plan) et à droite le quartier du port et la Côte Sauvage.

Depuis cette prise de vue, le nombre de constructions a bien augmenté. Il serait amusant de refaire la photo sous le même angle.

 

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