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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 19:00

Nous arrivons nuitamment en taxi devant les grilles de l'hôpital Sicé. Patrice lance au garde de faction "Délégué médical ! " ce qui nous ouvre facilement les portes.

Je ne connais pas du tout les lieux et je suis Patrice. A notre droite, je vois un appentis sous lequel s'entasse les familles. On patiente là, sans doute en attendant la guérison d'un proche. Je pense qu'on y dort aussi.

 

Un nouveau garde nous ouvre une autre grille et nous cheminons dans les couloirs crasseux de l'hôpital. Nous entrons dans une triste chambre où Rosine est seule. Elle nous dit avoir choisi le lit le moins sale des trois...

L'accouchement a été difficile et Rosine est déprimée. Patrice m'a raconté que sa femme a accouché dans une "clinique" de quartier mais qu'elle a fait une hémorragie. Dans l'incapacité de faire une tranfusion, l'établissement l'a envoyé vers l'hôpital public. Mais c'est Patrice qui a joué les ambulanciers en transportant sa femme dans un taxi et en tenant lui-même une perfusion !! Il a eu très peur car Rosine perdait connaissance.

 

Fort heureusement, aujourd'hui la maman et le bébé vont bien. C'est une petite fille qui se prénomme Paule.

 

patrice-paule-naissance

Le bébé Paule

 

J'hallucine quant aux conditions sanitaires de l'hôpital. Je vois deux cafards courir sur le lit d'à côté et peu après... une souris me passe entre les jambes !! Misère...

Maigre consolation, la petite Paule est quand même protégée la nuit par une moustiquaire. Je prends deux photos souvenir du bébé agé de 1 jour. Au moment de partir, Patrice demande si "ça va aller". Rosine répond oui, mais le coeur n'y est pas...


Nous reprenons le couloir et j'ai l'impression d'entendre mon prénom. Nous nous approchons de la sortie et rebelote, je crois entendre qu'on m'appelle. C'est le fils de Patrice, Christ Laurey, caché sous sa capuche, qui nous attend dehors ! Nous retrouvons aussi Geneviève, la soeur de Rosine, qui va aller tenir compagnie à sa frangine. Elle en a bien besoin.

Mais la contrepartie, c'est d'emmener avec nous la fille de Geneviève, qui ne veut pas venir avec nous. La petite fille se débat et crie. Nous prenons de nouveau le taxi, pour nous rendre maintenant chez Patrice. Christ me dit "Elle n'est pas facile...". Je cherche en vain une ceinture de sécurité. Mais elle a disparu !   

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 11:00

Je retrouve de nouveau au centre de formation du Km4 mes "élèves". Mes 3 infirmiers sont aujourd'hui un peu plus revendicatifs... Ils se plaignent de ne rien avoir à grignoter à la pause café. Rien n'a été prévu pour nous, tandis que le groupe de la salle d'à côté à des petits gâteaux à déguster. Ce qui fait des jaloux ! Personnellement, je m'en fous un peu, n'ayant pas l'habitude de manger entre les repas.

Je reconnais aussi Monsieur Maurice de la société du "balai magique" que j'avais rencontré lors de mes premières formations en 2008 (cf Troisième semaine au Congo ). Je le salue et je vois qu'il m'a également reconnu.

Lors de la pause nous discutons de choses et d'autres, et j'apprends qu'un infirmier a ... 18 enfants ! Quelle famille ! Mais c'est avec 3 femmes différentes. Ses collègues le charrient un peu et lui demandent comment il fait pour gérer cette situation matrimoniale atypique. Simplement, tout le monde n'habite pas ensemble et les 3 femmes sont..."aux trois coins du quartier". Le mari va selon son gré un jour chez l'une, un jour chez l'autre. 

 

formation-km4-albizia 

Vieil albizia devant le centre de formation

 

A midi, j'achète trois bracelets en perles de bois (deux colorés, un en bois sombre) pour ma cousine Lucie, au fidèle vendeur du Derrick, Philippe (cf Vie quotidienne... dominicale (suite) ). 

Ce soir, je dois voir pour la première fois de mon séjour, mon ami Patrice. Voilà 8 jours que je suis à Pointe-Noire et je ne l'ai pas encore vu. Je l'appelle et il m'apprend que le bébé est né hier ! L'accouchement a été difficile mais maintenant tout le monde va bien. Il me propose de passer ce soir au Palm Beach et ensuite d'aller voir ensemble Rosine à l'hôpital.

L'après-midi est marqué par une coupure réseau de 45 mn qui interrompt la formation. Difficile d'accéder au serveur sans réseau !!

 

A la nuit tombée, "mon" chauffeur Anicet me dépose donc au Palm Beach. Patrice qui est de service à la réception de l'hôtel m'accueille bien sûr chaleureusement. Je retrouve Thomas le bagagiste, qui croit que je viens m'installer. Il faut dire que j'ai un sac à dos (avec quelques cadeaux...). Mon arrivée fait vite le tour de l'hôtel, et ce sont les serveurs Red et Polesky qui viennent me saluer. J'en profite pour leur donner leur photo (cf Vie quotidienne... au revoir hôtelier ), avec en prime celle du restaurant le Mbambi (cf Dolisie : dîner au resto ) où ils ont fait leur formation à Dolisie. Patrice leur dit "Vous voyez, il ne vous a pas oublié !". Red me dit qu'il est prêt à partir pour une expérience professionnelle en Afrique du Sud. Je lui souhaite bonne chance.

En attendant que Patrice termine son service, je vais au bar où je retrouve Hermann. Il pense lui aussi que je viens m'installer à l'hôtel. Cela ne m'aurait pas déplu, mais non !! C'est l'heure de l'apéro et pour me rappeler de bons souvenirs, j'opte pour un petit rhum ambré. En fait, j'en bois seulement ici !

J'ai amené une petite surprise pour Hermann. Je sors de mon sac un livre. C'est un ouvrage sur son grand-père, Fulbert Youlou. Moment de silence en découvrant mon cadeau. Je lis dans ses yeux une grande émotion... Le barman est très content d'avoir un livre qui parle de son célèbre grand-père. Il est bien sûr trop jeune pour l'avoir connu. Mais le cinquantenaire de l'Indépendance a été l'occasion d'en rappeler la mémoire et de "dédiaboliser" son mandat auprès des congolais. Son action à la tête de l'Etat peut faire l'objet de controverses, mais au moins, on peut désormais en parler. J'explique à Hermann que j'ai vu à Brazzaville la statue qui a été érigée à son effigie (cf Brazzaville : nouveaux monuments !).

Hermann se plaint de la gestion approximative de l'hôtel... Comme illustration, il me montre la nouvelle carte du bar qui est bourrée de fautes ! C'est assez pitoyable, en décalage avec le standing affiché. Il m'apprend que l'ex-serveur Franck travaille désormais en mer. Le salaire est meilleur, mais les contraintes sont nombreuses. Mais il ne sait pas où il est exactement. S'il est à Nkossa, je l'ai râté vendredi dernier ! Je donne enfin à Hermann la photo pour sa collègue Séverine (cf Vie quotidienne... au revoir hôtelier ).


Après l'apéro et ses cacahuètes nourrissantes, je mange seulement un dessert au restaurant du Palm Beach. Une papaye. Puis je prends avec Patrice un taxi pour rejoindre l'hôpital Sicé.

 


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