La partie se corse car nous traversons des zones complètement défoncées. L'érosion a fait son œuvre et la piste n'est plus que creux et bosses impressionnantes.
Le 4x4 peine à sortir des excavations, la poussière ocre se mélange à la fumée noire expulsée du moteur. La mécanique ronfle et les pentes sont particulièrement difficiles à appréhender. Que ce soit à droite ou à gauche, le même obstacle se dresse devant nous.
Manu ne dit rien, mais souffre lui aussi. Accélérations, coups de volant, reculades, chocs se multiplient.
Piste défoncée et poussiéreuse...
Je maudis alors l'informateur de mon chauffeur qui nous a conseillé de prendre la route du nord et qui a prétendu que le trajet depuis Brazzaville ne prenait en tout que deux heures !!
Le véhicule est parfois très penché et je vois le rétroviseur s'approcher singulièrement du talus de terre qui borde la piste...
Véhicule à la peine...
Le ras le bol montant, à plusieurs reprises, je descends du véhicule pour effectuer à pied la montée de la côte. Les deux seuls voyageurs qui restent avec nous font de même.
Mon pauvre Manu, persévérant, finit par trouver le "bon" passage et la bonne accélération pour passer outre ces fichus tronçons défoncés. Dans un sursaut, je vois tout à coup le 4x4 bondir sur la piste tel un étrange animal, soudain libéré de ses entraves.
Nous avons mis plus d'une heure pour faire 10 km, dans la poussière et la fumée !!
A l'ombre des manguiers...
Heureusement, un havre de paix apparaît. Nous atteignons une piste plus praticable et un petit village où des habitants attendent à l'ombre des manguiers le passage d'un éventuel véhicule...