Je passe une bonne nuit, sans la clim, trop bruyante et pas nécessaire vu les températures raisonnables. Pas un seul moustique n'est venu me chatouiller les oreilles. L'insonorisation de l'hôtel n'est par contre pas au rendez-vous, on entend très bien le bruit de l'avenue toute proche. J'ai de l'eau chaude, même si la pression de l'eau est faiblarde.
Je vais acheter de l'eau en bouteille à l'accueil de l'hôtel. J'en profite pour signaler l'ampoule grillée de la salle de bains au grand jeune homme qui est de service ce dimanche matin. Comme d'habitude, il n'y a pas suffisamment de monnaie...
Quelques hommes discutent dehors. Les engins de chantier, pour certains déglingués, donnent une ambiance singulière à la cour de l'hôtel. Un autre homme, serviette autour de la taille, fait sécher du linge sur un fil tendu entre les tractopelles.
Véhicules de chantier dans la cour de l'auberge de la jeunesse
Je fais un petit tour jusqu'à la sortie de l'hôtel. Peint sur le mur, il est bien indiqué "auberge de LA jeunesse". La ville se réveille et les habitants vont chercher quelque chose à grignoter auprès des petites boutiques de rue. Je m'abstiens de faire des photos à cause de la proximité immédiate des forces de l'ordre. Il y a de l'uniforme à l'horizon...
Vers 9h, Manu arrive avec Frédéric (alias Décos), au volant du 4x4 qu'il a trouvé à louer. C'est un véhicule de chantier, pas très propre, et qui sent l'huile. Quelques plaques ont été sommairement soudées sans doute pour remplacer des parties de carrosserie défoncées... Manu me demande si cela me convient. Ai-je le choix ? Je fais remarquer qu'il n'y a que deux places à l'avant et que Frédéric sera obligé de voyager à l'arrière, à découvert. Manu me répond que le coupeur de bois à l'habitude ! Marché conclu.
L'hôtel ne fait pas de petit-déjeuner et en bon français, j'ai du mal à démarrer sans un café. Je demande à mes amis congolais de trouver un lieu où en prendre un. Intense réflexion... Ce n'est pas dans leurs habitudes ! On ne veut pas non plus aller dans le centre-ville. Rien à proximité.
Nous prenons la route avec notre tout nouveau véhicule, en direction du sud, pour chercher le "bon" endroit. Un taxi s'est planté sur les bas-côtés de l'avenue de l'OUA en cours de réfection. Il n'avait sans doute pas vu la forte dénivellation. Je n'ai pas compris le nom de l'avenue du premier coup, vu la prononciation locale. Je suppose qu'il s'agit d'une référence à l'Organisation de l'Unité Africaine. Frédéric frappe soudain sur le toit. Il a une idée et la communique à son frère. Nous bifurquons à droite pour rejoindre le quartier de Bacongo "moderne".
Quartier de Bacongo moderne
Nous empruntons une route cahotique et poussiéreuse et naviguons entre les habitats hétéroclites. Manu s'arrête le long d'un magasin, étrange îlot de standing au milieu du reste. C'est une "croissanterie". Nous rentrons, l'endroit est propre, je valide le choix.
Manu et Décos m'abandonnent pour soi-disant aller laver notre 4x4.
Dans la croissanterie...
L'endroit est un peu kitch, comme souvent au Congo quand on veut faire "riche". J'ai droit à un bouquet de fleur en plastique sur ma table... L'accueil est distant et la serveuse peu bavarde.
Ce qui est étrange, c'est que les décorations de fin d'année (guirlandes, bonne année...) sont restées en place. Suis-je bien au mois de juin ?