Lever très matinal vers 4h30... Petit-déjeuner léger à la réception de l'hôtel. Un autre lève-tôt est déjà attablé. Un homme s'est spécialement levé pour nous, pour appuyer sur le bouton de la cafetière. C'est sympa.
Guère rassuré, armé de mon petit gilet de sauvetage me voilà prêt pour la mission du jour. Mission commando ? C'est en tout cas la première fois que je vais en mer sur une plate-forme et ce n'est pas du tout mon univers. En dehors des horaires, on ne m'a donné aucune information...
Pas encore très réveillé, je pars de l'hôtel à 5h30 avec "mon" chauffeur Anicet qui me conduit au site d'embarquement de la BI. Le pauvre est de corvée, alors que ce jour est férié au Congo. Après un contrôle d'identité, je chemine vers l'océan entre un mur et un grillage. On a coulé récemment du béton et une fuite d'eau s'écoule dans un affaissement de la chaussée. J'entre dans un petit bâtiment éclairé. Après une fouille de mon sac à dos, je m'assois sur une banquette en bois. Je fuis une climatisation glaciale et change de place.
On compte visiblement parmi les passagers une majorité d'habitués. Pour l'habillement, la cotte orange est de rigueur. Personne ne parle. Pour ceux qui partent longtemps, les sacs s'entassent. Un écran diffuse en boucle les consignes de sécurité pour monter à bord du surfer. Bonne idée ! C'est un film d'animation de courte durée de la société Bourbon.
Comme il y a deux portes de sortie, je demande à mon voisin de quel côté on part à Nkossa. Je suis du bon côté ! Un premier embarquement a lieu pour une destination que je n'ai pas retenu. Puis vers 6h10, c'est notre tour. Le jour commence à se lever. Une femme fait l'appel des passagers. Après la théorie vue à l'écran, c'est la pratique.
Localisation de la plate-forme (source : grutiers.forumactif.com)
A partir d'un ponton métallique pas très haut, il faut descendre par une échelle sur le surfer. Je donne d'abord mon sac au "superviseur" (je crois que c'est le titre de sa fonction) pour avoir les mains libres.
Il n'est pas très aimable et c'est tout juste s'il ne m'engueule pas. Sans doute, un peu maladroit, ne vais-je pas assez vite pour descendre l'échelle ! Une fois sauté sur le surfer, je lui dis de faire preuve d'indulgence, car c'est ma première fois. Un peu surpris, il me fait "Ah, bon !".
Les passagers s'entassent un à un dans un surfer de petite taille (25 passagers je crois). En attendant, le pilote (Antoine) chasse les moustiques.
A bord du surfer, poste de pilotage
C'est le départ. Le superviseur ferme le sas d'entrée. Après une manoeuvre, nous traversons la baie de Pointe-Noire au milieu d'engins flottants de toutes les tailles. La côte s'éloigne... Puis, on prend de la vitesse.
Par chance, la mer est relativement calme. Finalement, cela se passe bien. On monte et on descend, le bateau cogne parfois plus durement sur les vagues mais je ne ressens pas d'effet particulier. J'évite aussi de regarder trop à l'extérieur. Mieux vaut fixer l'intérieur du bateau, cela limite les dégâts pour le mal de mer... J'ai aussi pris en préventif un médicament contre la nausée. Je n'ai pas envie de repeindre le surfer !
A bord du surfer, torchère au loin...
Le ciel est nuageux. La plupart des hommes (eh oui, pas de femme à bord, c'est un univers très masculin) sommeillent. Certains ont la tête sous une capuche, d'autres utilisent le gilet de sauvetage comme oreiller... Je ne dors pas, mais écoute ou plutôt entend la radio (RFI), un peu perdu dans mes pensées.