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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 20:45

La traversée de la rivière Djoué, obstacle naturel pour accéder à Brazzaville, a pendant longtemps été problématique.

 

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Passage du Djoué par la mission Bel en 1906 (© BNF - Sté Géographie)

 

Le moyen utilisé pendant des siècles a bien sûr été la pirogue, comme pour les membres de la Mission Bel en 1906.    

Partis de Brazzaville, ils veulent emprunter la route des caravanes pour rejoindre Loango (cf Loudima : dans l'objectif de la mission Bel en 1906 ).    

 

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Passage du Djoué par la mission Bel en 1906 (© BNF - Sté Géographie)

 

Après le temps des premiers explorateurs et des missions préparatoires du tracé du Chemin de Fer, la fréquentation des lieux augmente et les premiers véhicules à moteur font leur apparition. Difficile de mettre une voiture dans une pirogue !

 

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Bac sur le Djoué près de Brazzaville (carte postale vers 1925)

 

On met alors en place un bac, guidé par un treuil. Voilà les heureux colons motorisés, en mesure d'explorer le sud de Brazzaville, sans trop se mouiller.

 

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Pont de bois sur le Djoué près de Brazzaville (carte postale © Braban)

 

Autre solution adoptée, la construction d'un pont en bois. On jette ainsi sur le Djoué un enchevêtrement de traverses en bois, facilitant la vie des piétons, et permettant, comble du luxe, d'emprunter un ouvrage à deux sens de circulation. On voit que quelques habitations prennent pied sur la rive gauche du Djoué.

 

 

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Brazzaville, femmes traversant le pont du Djoué vers 1925 (carte postale)

 

Mais une solution plus pérenne prend corps en 1931-32, quand, dans le flot des ouvrages d'art liés au Chemin de Fer Congo-Océan, on construit un pont en béton. Les véhicules sont désormais plus nombreux et le trafic de la capitale de l'Afrique Equatoriale Française le réclame.

 

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Pont en béton sur le Djoué, Brazzaville vers 1950 (carte postale)

 

C'est le pont Ottino qui aujourd'hui traverse toujours le Djoué, près de son confluent avec le fleuve Congo (cf Brazzaville : le vieux pont sur le Djoué ). Un petit frère a vu le jour plus récemment...

 

 

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Pirogue sur le Djoué près de Brazzaville (carte postale Charlejan vers 1955)

 

Mais aujourd'hui comme hier, la pirogue est toujours utilisée pour traverser le Djoué ! Si possible loin des tumultueux rapides qui se jettent dans le grand fleuve qui a donné son nom au pays.

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 20:00

Le second hôtel qui vit le jour à Pointe-Noire est l'hôtel "Ottino", du nom de l'entrepreneur d'origine italienne, prestataire pour la Société de Construction des Batignolles, spécialisé dans le béton armé. Il œuvra notamment pour la construction de nombreux ponts du CFCO ou des ponts routiers (cf Brazzaville : le vieux pont sur le Djoué ) et également pour la construction du phare de Pointe-Noire (cf Terre d'ébène : le mystère du phare... éclairci ! ) et du premier wharf. 


 

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Vue aérienne de Pointe-Noire vers 1940  (carte photo - Anonyme)

 

Cet hôtel se situait dans le quartier de la gare, à gauche après cette dernière, en allant en direction de l'aéroport. Une magnifique vue aérienne du centre-ville, prise vers 1935-1940, montre cet hôtel entouré de pelouses et de jardins agréablement dessinés.

On constate que l'habitat est très dispersé, le sable et les lagunes insalubres sont encore au cœur de la ville. Les bâtiments officiels semblent avoir poussés au milieu de nulle part...

 

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Hôtel Ottino et ses jardins vers 1940 (détail de la carte photo)

 

Etant donné sa proximité immédiate avec la gare de voyageurs, il est également appelé "Hôtel de la Gare" ou "Hôtel Terminus", Pointe-Noire étant bien sûr le point d'aboutissement de la voie ferrée venue de Brazzaville.    

Des fenêtres de l'hôtel, on a alors une vue imprenable sur la gare et l'avenue du Port, qui sera plus tard bétonnée. De nombreux employés et cadres œuvrant à la construction du chemin de fer, puis à celle du port, y trouvaient dans les années 1930-1940 un point de chute, idéalement situé, en attendant le prochain paquebot qui les ramènerait vers la France.

 

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Pointe-Noire, avenue du Port en 1956 (Anonyme - © CAOM)

 

Mais la vocation hôtelière ne dure pas très longtemps. Pointe-Noire devient en 1949 la capitale politique du Moyen-Congo, en abritant le siège du gouverneur, du chef du territoire et de l'assemblée territoriale, ainsi que des services administratifs.

Il faut soudain abriter des centaines de nouveaux fonctionnaires et la réquisition du grand bâtiment permet d'y remédier rapidement. La population européenne de la ville bondit ainsi de plus de 40% en un an, passant de 1966 à 2788 habitants (source : Pierre Vennetier - Pointe-Noire - ORSTOM 1968).

 

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Services administratifs - AEF - Pointe-Noire (carte postale Hoa Qui vers 1955)

 

Une carte postale des années 1950, nous montre la façade de l'ancien hôtel abritant les "services administratifs". En forme de U, il comporte un rez-de-chaussée et deux étages. Des coursives sont présentes à chaque niveau, soulignées par les balcons en béton ajouré, y compris sur le toit. Un avant bâtiment, à seulement un niveau, rompt la monotonie de l'ensemble, en formant un degré.

 

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Place de la gare vers 1955, vue sur le siège du gouvernement (carte postale Hoa Qui)

 

La cité ponténégrine perd sa vocation de capitale dans les prémices de la décolonisation, suite au vote du 28 novembre 1958 (cf Pointe-Noire : bâtiment de l'Assemblée Territoriale ). 

C'est bien entendu Brazzaville qui redevient la capitale, cette fois de la République du Congo, dont l'Indépencance est proclamée un peu plus tard, le 15 août 1960.

 

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La préfecture de Pointe-Noire en 2013 (source : www.brazzaville-adiac.com)

 

L'édifice conserve toutefois son rôle d'entité administrative et devient le siège de la Préfecture de Pointe-Noire. Aujourd'hui, l'ancien "hôtel Ottino" étale toujours sa grande façade blanche le long de l'avenue Marien N'Gouabi. Il a peu changé, si ce n'est qu'un troisième niveau a été ajouté et que le degré de l'avant bâtiment a été perdu, rendant l'immeuble un peu plus massif.

 

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Hôtel Ottino vers 1945, côté jardins (carte photo - Anonyme)

 

Par contre, cette vue côté jardins est devenue impossible, des constructions ont pris leur place. Disparus depuis longtemps, les allées tracées, les vasques, les pelouses et autres arbustes...


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