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29 novembre 2008 6 29 /11 /novembre /2008 18:35

Il s'agit d'un quartier situé à l'est de la ville où se trouve le centre de formation. Comme je l'ai déjà indiqué, son nom vient de l'histoire ferroviaire (atelier de réparation sis à quatre kilomètres du point zéro).

La rue d'accès porte le nom quelque peu surfait "d'Avenue" Savorgnan de Brazza. Il s'agit en fait d'une petite rue non goudronnée dans laquelle il faut slalomer entre les trous. On dépasse difficilement les 20-30 km/h... En début de rue, des petites boutiques se logent dans des baraques en bois, où les ouvriers peuvent manger à midi pour environ 500 FCFA (moins d'un Euro). Les petits chaudrons en fonte, alimentés en bois, sont posés à même le sol en terre-battue.

La rue est animée par une scierie (on croise de gros camions chargés de troncs d'arbre, le bois est parfois découpé à la tronçonneuse à même la voirie) et un garage (une carcasse de voiture traîne sur le bas côté). J'ai vu une dame âgée qui récupérait quelques morceaux de bois abandonnés, sans doute pour cuisiner. Les personnes âgées sont rares à Pointe-Noire et défavorisées étant donné la quasi-absence de systèmes de retraite. L'espérance de vie n'est que d'environ 53 ans au Congo.


 

      



























Au bout de la rue, on assiste, à l'entrée du centre de formation, au ballet continuel des camions citernes venant faire le plein d'eau. L'eau courante n'est pas la règle et c'est le seul moyen d'alimenter les habitations éloignées du centre ville. Pour les moins fortunés, des hommes chargent des jerricans d'eau dans de petites carrioles. Ces pauvres bougres poussent leur lourde charge à travers les rues et même sur l'avenue principale.

Je croise ici presque tous les jours un superbe coq, parfois accompagné de sa compagne. Il lui arrive de rentrer dans la cour du centre de formation, sans que personne n'y voit rien à redire. J'ai vu également à cet endroit 3 jeunes qui revenaient de la pêche et portaient au bout d'un fil de longs poissons. Bref, on est en ville avec un petit air de campagne !

 

 

 

 

 

 

 

 






















J'avais remarqué certains jours une épaisse fumée noire qui s'élevait à proximité du centre de formation. L'odeur désagréable de plastique brûlé couvrait le quartier. Je découvre ensuite qu'il s'agit de l'incinération d'ordures ! Bonjour le taux de dioxine... Des véhicules apportent les ordures que quelques personnes fouillent, à la recherche sans doute de quelque chose à récupérer.

 

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24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 21:25

Le travail se poursuit entre le centre de formation et la clinique. Utilisation des logiciels, paramétrages, tests et téléchargements de mises à jour. Le débit d'Internet tombe souvent à moins de 10 ko/s ! Un après-midi, je passe plus de 4 heures à télécharger des fichiers...

Au centre de formation, je commence à être connu. Je salue les gardes, en arrivant, plus besoin de montrer de badge pour entrer. Il y a également Maurice, le "factotum", comme il se nomme lui-même. Il appartient à l'entreprise "Le balai magique" dont le slogan est "L'ennemi n°1 de la saleté" ! C'est un congolais d'un certain âge. Il n'effectue pas que le nettoyage (plutôt réservé à ses jeunes commis) mais oeuvre dans la logistique du centre de formation. Lors des pauses, je goûte avec lui au café congolais. Il n'a pas un arôme très puissant mais est assez suave.

Un soir, Maurice quitte les lieux en fermant, comme d'ordinaire, la porte d'entrée principale à clés. Quelques minutes plus tard, sortant d'un bureau, j'entends un homme qui essaie vainement de sortir. Il se met alors à pousser des cris en appelant désespérément "Maurice, Maurice..." ! Mais Maurice est hors de portée de voix.

Je quitte alors la salle de formation et lui indique qu'on peut sortir au bout du couloir... par la sortie de secours. Se croyant seul dans les locaux, il se trouve un peu bête et me remercie pour cette information cruciale.

 

 

 

 

 

 

 

 

Entrée du centre de formation (encadré par 2 albizias)

 

 

 

 

 

 










Un autre soir, alors que la nuit est tombée, une subite coupure d'électricité plonge la salle de formation dans l'obscurité. Même le "courant secouru" qui prend d'habitude le relais n'est pas au rendez-vous... Je patiente donc devant mon écran d'ordinateur, doublement noir ! Seul dans les locaux (du moins je suppose ou même j'espère...), le temps me parait bien long. Habitué au bruit de la climatisation, le silence est soudain pesant. Après quelques (longues) minutes, la fée électricité ressort heureusement sa baguette magique.

 

A l'hôtel, je commence aussi à être connu. Le matin, je donne souvent directement la clé de la chambre à la femme de ménage, au lieu de la laisser à la réception. Je salue lorsque je les croise, l'homme à tout faire (en bleu de travail) et le jardinier (en "vert de travail") qui me gratifient d'un bonjour souriant.

Au petit déjeuner, l'équipe de serveurs du matin est moins sympathique que l'équipe du soir. En dehors des étrangers résidants à l'hôtel, lesquels pour les 3/4 sont liés de près ou de loin (comme moi) au pétrole, il y a parfois quelques autochtones. Le matin, ces congolais à l'embonpoint déjà assuré dégustent des ragouts ou autre viande mijotant à côté du buffet du petit-déjeuner. Vu l'empressemment avec lequel le serveur se charge de faire le service, il doit s'agir de personnes importantes (hommes politiques, hommes d'affaires ??). Les autres clients se servent tout seuls ! Pour ma part, je me contente d'un petit déjeuner plus traditionnel...

Parfois, je croise aussi le matin un militaire en uniforme. Son grade doit être élevé (je ne connais rien à la signification de ses galons...) pour qu'il bénéficie de l'hébergement à l'hôtel. Un matin, il perd de sa poche un paquet de billets de 5000 FCFA, tombé sous la table. Il part sans s'en apercevoir. Après quelques instants, le serveur remarque la liasse égarée et s'active pour rattrapper le militaire et lui rendre son bien. La peur d'avoir de gros ennuis l'a emportée sur la possibilité de "gagner" plusieurs mois de salaires...
Un autre matin, j'ai vu la "BAC" arrêtée à une station service, avenue de Gaulle. Cette brigade anti-criminalité est autrement plus impressionnante qu'en France. Dans un pick-up militaire se tient une douzaine d'hommes armés et casqués, rangers au pied. On me raconte, qu'il ne vaut mieux pas les croiser la nuit, car l'alcool et le shit aidant, ils peuvent être aussi dangereux que ceux qu'ils sont sensés combattre.

Un soir au restaurant de l'hôtel, je découvre une bière locale, la Ngok'. La brasserie de Pointe-Noire (la "Brasco") élabore plusieurs bières européennes sous licence (Guinness, Mutzig, Heineken...) et fabrique également sa propre bière blonde. Son nom vient de "Ngoki" signifiant crocodile en Lingala. On comprend mieux l'habillage de la bouteille ! Les autres bières locales sont la Primus et la Turbo King.

Capsule de Ngok'

 

Mais je bois beaucoup plus souvent de la "Mayo", eau de source issue du massif du Mayombe et commercialisée par la société locale Plasco.  Près du Derrick, sur plusieurs jours, j'ai pu voir un peintre local élaborer sur un mur une publicité pour la Mayo. Le slogan, qui est tracé mais pas encore peint, est "La santé n'a pas de prix !". J'ai bien peur que pour nombre de congolais, elle en ait un, assez élevé...

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité murale pour la Mayo  (en cours de création)

 

 

 

 

 

 










Le crocodile joue un rôle important dans l'imaginaire collectif. Des jeunes m'ont raconté (lors de l'épisode de la tortue échouée) qu'il y a quelques années sur la plage de Pointe-Noire, l'armée avait abattu un énorme crocodile à coups de Kalachnikov ! J'ai vérifié l'information : en juillet 2003 en effet , un crocodile du Nil égaré au bord de l'océan (car vivant d'ordinaire en eau douce) a été tué. Il mesurait 5 mètres de long et pesait 850 kg ! Il aurait mangé quelques villageois des environs avant d'arriver en ville. Cela fait froid dans le dos...

 

 

 

 

 

 

Crocodile du Nil égaré sur la plage

(Source de la photo : édition du 17 juillet 2003 de La Semaine Africaine)

 

 

 

 

 

 









 

 

 

De manière plus sympathique, des artistes congolais créent des colliers en os de buffle représentant un crocodile.

 

 

 

 

 

Collier en os de buffle

 

 

 







 

J'ai croisé un autre crocodilien inoffensif, de taille beaucoup plus modeste, au musée du Mâ Loango.

 

 Caïman empaillé (musée de Diosso)

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