Nous poursuivons notre descente vers le Niari, l'étroitesse de la piste et les grandes herbes nous offrent une faible visibilité... Espérons qu'il n'y ait personne qui roule dans l'autre sens !
Un panneau nous annonce la proximité de l'embarcadère. Moderne la signalisation ! Nous garons notre véhicule peu après et descendons vers le fleuve.
Fleuve Niari, vu en amont, au niveau du bac
Deux hommes sont sous un petit appentis. L'accueil est distant. Un embarcadère en béton est face à nous. Un filin traverse le fleuve. Il sert de "guide" au bac. Mais ce dernier est de l'autre côté du Niari et s'apprête à effectuer la traversée.
Bac sur le Niari, vu de la rive gauche
Démonstration grandeur nature, deux véhicules sont chargés, et nous rejoignent avec huit passagers. Manu me fait remarquer que le 4x4 porte le logo de la SNE (Société Nationale d'Electricité). Sans doute vient-il du barrage hydroélectrique où nous devons nous rendre.
Passagers du bac à la tâche...
Certains ne perdent pas une minute... Un couple, lesté chacun d'un panier tressé "mponzi", continue de préparer des rhizomes de manioc pendant la traversée.
C'est à notre tour... Je m'informe du prix. Pour la modique somme de 1000 FCFA (moins de 2 euros), on est transporté sur l'autre rive. Le bac ne fonctionne pas avec un moteur, contrairement à celui de la Noumbi (cf Passage de la rivière Noumbi ). C'est un treuil qui permet de tirer le bac, en luttant contre le fort courant. Bel effort pour l'homme qui effectue l'exercice un bonne partie de la journée !
Niari et collines en aval du bac
Manu monte notre 4x4 sur la bac. La traversée permet d'apprécier la puissance du fleuve, qui s'engouffre sous nos pieds. Notre homme tourne la manivelle qui actionne le treuil. Les bruits de ferraille et de crissements des filins qui se tendent nous accompagnent.
Cela ne dure que 5 minutes, mais permet d'apprécier la beauté du paysage de la vallée du Niari. Tout se passe sereinement.
Sur la rive droite du Niari...
Nous arrivons sans encombre sur la rive droite. L'accès au fleuve permet aussi d'y laver le linge, comme le fait une femme accompagnée par un très jeune enfant. Proximité du courant, plutôt dangereuse pour lui...
Manu débarque notre 4x4 et monte jusqu'en haut de la butte. J'effectue à pied ce petit trajet, ce qui me permet de porter un regard en arrière.
Embarcadère rive gauche du Niari
Les pylônes noirs qui soutiennent le filin d'acier sont neufs d'aspect. Juste devant, on trouve un ancien pylône en béton, étrangement étêté. J'apprendrai plus tard que le bac a été restauré pendant l'été 2006 car... il s'était décroché le 28 février 2006 et avait alors parcouru 17 km sur le fleuve !! J'imagine la frayeur des passagers confrontés à ce type d'incident.
Le photographe photographié lors de la traversée... (© Manu)
Rien de tout cela heureusement pour nous. La traversée s'est déroulée sans problème. Nous pouvons reprendre notre route vers les chutes de la Bouenza.
Pour les amateurs, une courte vidéo de la traversée du Niari en cliquant sur ce lien : link