Juste derrière le phare à l'architecture quasi-stalinienne, on trouve un petit amphithéâtre dont les degrés herbeux descendent vers le fleuve. Le dernier degré forme un cercle dont les trois-quarts supérieurs sont recouverts d'une mosaïque colorée.
Belvédère du phare de Brazza
Il s'agit en fait d'une table d'orientation. Je ne l'avais pas remarquée lors de mon précédent passage, trop bref. L'arc de cercle indique la direction et la distance des grandes villes du monde depuis Brazzaville. Un grand triangle indique "Paris 6310 km" !
Mosaïque de la table d'orientation
Je m'approche du muret du belvédère, lui aussi recouvert de mosaïques, où se prélassent quelques jeunes congolais. Les motifs situés en bas représentent un soleil, un lézard à longue queue et la lune, tout cela dans une nature stylisée.
L'un des jeunes s'empresse gentiment de me commenter les carreaux de céramique de la partie supérieure du muret, représentant en grande partie la rive d'en face, tandis qu'un autre... urine derrière le mur d'à côté.
Il s'agit bien sûr d'une description de Kinshasa que l'on indique à une distance de 3 km. On peut identifier les principaux bâtiments de la capitale de la RDC visibles d'ici (stade, radio...). Mais les céramiques commencent à être bien usées... décolorées peu à peu par les fesses de ceux qui s'assoient sur le muret !
Céramiques du muret du belvédère
Les céramiques de ce belvédère seraient dues au même artiste que celles du square de Gaulle, Albert Massamba. Je ne sais pas de quand elles datent.
Du haut du promontoire de Bacongo, on profite par contre d'une inusable vision du fleuve Congo. En cette fin de matinée, le ciel est encore nuageux et un léger voile de brume recouvre le majestueux cours d'eau.
Fleuve Congo vu du belvédère de Bacongo
Quelques papayers et de grandes fleurs jaunes égayent les rives du fleuve. Bien qu'immense, il parait bien paisible à cet endroit. L'avenue étant en cul de sac, le site lui aussi est calme.
Immeubles de la RDC sur la rive opposée
Les immeubles de Kinshasa émergent ça et là des berges verdoyantes. La mégalopole de 10 millions d'habitants fait face à sa petite sœur, Brazzaville, d'environ 1 million d'âmes. Seuls 2 ou 3 km les séparent, faisant des deux villes les capitales les plus proches du monde.
Si l'on excepte le micro-état du Vatican et la capitale italienne bien sûr !
Source :
Gastineau Massamba Mbongo, l'un des peintres les plus prometteurs du pays- Jeuneafrique.com - Muriel Devey - 2006