Après cette superbe découverte, il est près de 13 heures et il est donc temps de redescendre.
Nous prenons un petit sentier sur le plateau recouvert d'herbes rases. Les herbes couchées montrent que nous ne sommes pas les seuls à emprunter ce parcours. Ce n'est pas le même qu'à l'aller, mais il y a peu de chance que l'on se perde.
Sentier dans la savane du plateau
On ne voit pas d'animaux. David me capture tout de même une belle sauterelle verte. Bon, pas extraordinaire, on a les mêmes (ou presque) en France !
Sauterelle verte
Poursuivant notre descente, David me fait remarquer sur la droite un monticule de terre. Il est entouré de gros bambous plantés dans le sol. C'est un "four" pour fabriquer du charbon de bois. Un vieux manguier a été coupé, le bois enfoui sous terre pour se faire.
Four pour faire du charbon de bois
Peu après, nous retrouvons le chemin précédemment emprunté. C'est un raccourci que nous n'avons pas vu à l'aller, à cause des grandes herbes.
La descente se fait sans problème et sans rien de particulier à relever. Au niveau de la SITRAD, ce sont désormais deux chiens qui aboient à notre passage et sont plus agressifs. Je leur parle au cas où...
Nous retrouvons notre taxi à l'ombre du manguier. Autour, quatre hommes sont assis. L'un d'eux n'était pas là tout à l'heure. Assez grand, il est habillé en uniforme kaki et porte des lunettes de soleil. Il nous explique travailler au poste de garde du sanctuaire de Tchimpounga, situé juste à côté. C'est depuis 1992 un centre de réhabilitation pour les chimpanzés, géré par l'Institut Jane Goodall. Il accueille environ 150 individus, pour la plupart des orphelins, épargnés par les braconniers, après avoir tués les parents. Certains chimpanzés ont été évacués du zoo de Brazzaville pendant la guerre civile.
Je comprends rapidement que notre interlocuteur cherche à nous soutirer de l'argent... Nous discutons tout de même des chimpanzés, du trafic, de la consommation de "viande de brousse". La réserve est actuellement fermée à la visite. Il nous explique que les chimpanzés sont en semi-liberté, dans des enclos électrifiés. Prévu à l'origine pour 30 chimpanzés, le sanctuaire est devenu trop exigu et un projet d'extension prévoit d'occuper une vaste zone, jusqu'à atteindre trois îles sur le Kouilou (comme à Conkouati). Le garde prénommé Jérôme nous dit être officier (je ne vois aucun galon sur son uniforme...) et effectuer également des actions de sensibilisation auprès des enfants dans les écoles. C'est une bonne chose !
Mais je n'ai pas envie de donner de l'argent à quelqu'un qui n'a rien fait pour nous. David finit par lui donner 1500 FCFA. Le garde nous fait comprendre que ce n'est pas assez... Je lui dis qu'il pourra s'acheter deux bières, c'est déjà pas mal !
Nous prenons notre véhicule, direction la plage. Nous pensons pouvoir manger sous les paillotes aperçues d'en haut. Nous tournons à droite, quand une modeste pancarte indique "Tchissanga plage".
Plage de Tchissanga
Le chemin n'est pas en très bon état, mais le taxi passe l'obstacle. Une série de paillotes hétéroclites et de parasols s'étalent parallèlement à la façade maritime.
Nous nous installons sous l'une d'entre-elles qui est libre. Le ciel se dégage peu à peu et ma foi c'est un très bel endroit pour déjeuner. Nous trouvons un serveur et commandons une bière et tout de suite, des poissons grillés. Nous avons le préssentiment que le service sera long...
Bord de la nationale à Tchissanga
De la côte, derrière nous, on voit très bien la barrière naturelle qui bloque la vue des gorges de Tchissanga. Impossible de les voir !
Mais avec l'érosion perpétuelle, sans doute verra-t-on un jour le cirque depuis la plage ! Surtout si l'homme continue à déforester les plateaux et collines environnantes.