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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 11:00

L'après-midi du 5 octobre est plus ensoleillé. Je décide de faire un tour en ville et remonte le Boulevard du Général de Gaulle.
Je m'arrête alors devant l'église
Notre-Dame de l'Assomption (fermée à la visite, en tout cas à l'heure où j'y étais). C'est une église en béton, assez imposante, datant de 1953. Côté chevet, elle ressemble un peu à un hangar ! Je découvrirai mieux l'édifice plus tard (cf Pointe-Noire colonial : cathédrale Notre-Dame ).

 























A proximité, se trouve l'Hôtel de Ville. Il s'agit d'un ancien bâtiment de l'époque coloniale (les arcades du rez-de-chaussée abritaient des boutiques), transformé par la suite en mairie. Remarquez les fameux "taximans" qui sillonnent toujours la ville avec leurs véhicules Toyota bleus et blancs.

PN_mairie.jpg


Un peu plus bas, je découvre le
buste de Raphaël Antonetti (1872-1938), Gouverneur Général de l'Afrique Equatoriale Française de 1924 à 1934. L'environnement n'est pas terrible... Des palissades de chantier entourent le terre-plein. Des tas de détritus se trouvent derrière les murets délimitant le monument.
Il est écrit sur la plaque commémorative qu'il fut "l'artisan inlassable de la construction du Chemin de Fer Congo Océan". Il s'agit de la ligne ferroviaire reliant Pointe-Noire à la capitale Brazzaville. Décidément, tout rappelle la présence française et la période coloniale !


 

Le chemin de fer fut une véritable révolution car on pouvait rejoindre la capitale en une petite journée, alors qu'il fallait une trentaine de jours pour effectuer le parcours de 510 km (par la piste des caravanes).
Commencée en 1921, la construction fut cependant un « 
effroyable consommateur de vies humaines », selon André Gide dans son livre Voyage au Congo.
On estimera à 16 000 morts le prix payé (évaluation du Professeur Sautter), en raison des conditions difficiles de réalisation du chantier, des nombreux ouvrages d'art à réaliser (ponts, tunnels...) et du travail forcé. En 1930, la France avait refusé de ratifier la convention internationale contre le travail forcé. Ce n'est qu'en 1946 qu'il sera interdit dans les colonies...

Aujourd'hui, le CFCO souffre d'un vieillissement important. Les voies ne respectent plus les standards internationaux. L'écartement entre les rails est par exemple très différent, 1,07 m (soit 42 pouces anglais) au lieu de 1,45 m. Nombre d'infrastructures sont très délabrées.


Près du monument, je rencontre Ambassadeur (si, si, c'est un prénom...) qui me convie à venir voir son stand d'artisanat et d'antiquités. Il veut me vendre plein de choses, à "un prix démocratique", mais je limite mes achats à trois masques miniatures en bois (une dizaine de centimètres de long). Il m'explique qu'il s'agit de masques délivrés autrefois par les chefs de village et qui servaient de sauf-conduits. Ils permettaient ainsi de circuler librement, de passer sans problème d'un village ou d'une région à l'autre. Les motifs et les couleurs variaient entre ethnies.

Masq_petits.jpg

Son voisin de stand, Alain, qui se déclare "artiste", insiste pour que je lui achète quelque chose. Je fais l'acquisition pour une somme modique de deux porte-clés en os d'hippopotame, me dit-il.



Ma modeste expédition s'arrête là. J'ai encore les intestins en vrac et je manque d'expérience pour m'aventurer plus avant... Retour à la case départ.

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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 11:00

Samedi 4 Octobre

Je travaille le samedi matin pour compenser le temps perdu la veille. Des problèmes techniques viennent "égayer" la formation (un compte Windows expiré, un compte désactivé, impossibilité d'envoyer un seul courriel professionnel...).
L'après-midi, je me repose. J'en ai bien besoin... Une diarrhée carabinée me prend et j'ai un peu de fièvre. Effet du traitement préventif contre le paludisme ou bien infection alimentaire ? Difficile à dire ! Fort heureusement, ma trousse à pharmacie m'est d'un précieux secours.
Des mariés se font prendre en photo devant l'hôtel. Il est vrai que c'est l'un des rares cadres fleuris de la ville. La mariée est habillée à l'occidentale, en grande robe blanche. Le convoi de voitures, klaxonnant, mobilise des taxis de Pointe-Noire pour transporter les invités.

Dimanche 5 Octobre

La matinée commence par une coupure d'électricité. Une pluie tropicale tombe et les nuages couvrent le ciel. Lors d'une éclaircie, je fais une balade sur la plage. Vent et humidité sont au rendez-vous, mais il ne fait évidemment pas froid. Le mois d'octobre est le premier mois de la saison des pluies !


L'hôtel vu de la plage (en arrière plan, la résidence en construction).

 

Les abords immédiats des hôtels et résidences sont à peu près entretenus. Une longue et belle plage de sable fin s'offre à la vue du promeneur. Mais de plus près, la plage est souvent assez sale. Sacs plastiques, débris végétaux, détritus de toute sorte amenés par les vagues jonchent le sol. Par endroit, on observe même un bric à brac repoussant (cf photo de droite). 
























La plage est alors peu fréquentée, seuls quelques enfants y jouent. Un
surfeur courageux affronte les vagues, la planche attachée à la cheville par un lien.

Plage_surfeur.jpg




















L'océan charrie de gros rouleaux. Je découvre au loin des vestiges industriels qui ressemblent à une installation pétrolière. Une bonne partie du couloir d'accès est effondrée. En fait, il s'agit d'un "
wharf", long couloir de 1200 m de long, qui servait à embarquer le minerai de potasse. Construit en 1967, il fut abandonné seulement dix ans après, suite à l'envahissement par les eaux de la mine exploitée à une quarantaine de kilomètres de Pointe-Noire
 





















Un jeune congolais d'une dizaine d'années me salue d'un "bonjour le Blanc". Je croise un groupe d'hommes, habillés de kimonos hétéroclites, répétant des mouvements de karaté. Un club d'amateurs qui fait avec les moyens locaux...
Je rencontre trois jeunes enfants (environ 4-6 ans) accompagnés de leur mère, qui se mettent à tourner en rond autour de moi, en chantonnant un mot qui m'est alors inconnu. Je les interpelle gentiment en leur demandant si cela veut dire "bonjour". Ils éclatent de rire et partent en courant ! Je comprendrai plus tard...
Il s'agit sans doute de "mundele" signifiant "homme de couleur blanche". Peut-être n'en avaient-ils jamais vu un de près ?
Pour terminer ma balade, je rencontre José, vendeur ambulant, qui me raconte que c'est aujourd'hui son anniversaire (40 ans). Quand je lui demande si c'est bien le cas, il me répond qu'il ne ment pas car ... "il est catholique" ! Je lui achète quelques colliers en hématite. Il me précise qu'il a 4 enfants à nourrir.

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