Il s'agit d'un quartier situé à l'est de la ville où se trouve le centre de formation. Comme je l'ai déjà indiqué, son nom vient de l'histoire ferroviaire (atelier de réparation sis à quatre kilomètres du point zéro).
La rue d'accès porte le nom quelque peu surfait "d'Avenue" Savorgnan de Brazza. Il s'agit en fait d'une petite rue non goudronnée dans laquelle il faut slalomer entre les trous. On dépasse difficilement les 20-30 km/h... En début de rue, des petites boutiques se logent dans des baraques en bois, où les ouvriers peuvent manger à midi pour environ 500 FCFA (moins d'un Euro). Les petits chaudrons en fonte, alimentés en bois, sont posés à même le sol en terre-battue.
La rue est animée par une scierie (on croise de gros camions chargés de troncs d'arbre, le bois est parfois découpé à la tronçonneuse à même la voirie) et un garage (une carcasse de voiture traîne sur le bas côté). J'ai vu une dame âgée qui récupérait quelques morceaux de bois abandonnés, sans doute pour cuisiner. Les personnes âgées sont rares à Pointe-Noire et défavorisées étant donné la quasi-absence de systèmes de retraite. L'espérance de vie n'est que d'environ 53 ans au Congo.
Au bout de la rue, on assiste, à l'entrée du centre de formation, au ballet continuel des camions citernes venant faire le plein d'eau. L'eau courante n'est pas la règle et c'est le seul moyen d'alimenter les habitations éloignées du centre ville. Pour les moins fortunés, des hommes chargent des jerricans d'eau dans de petites carrioles. Ces pauvres bougres poussent leur lourde charge à travers les rues et même sur l'avenue principale.
Je croise ici presque tous les jours un superbe coq, parfois accompagné de sa compagne. Il lui arrive de rentrer dans la cour du centre de formation, sans que personne n'y voit rien à redire. J'ai vu également à cet endroit 3 jeunes qui revenaient de la pêche et portaient au bout d'un fil de longs poissons. Bref, on est en ville avec un petit air de campagne !
J'avais remarqué certains jours une épaisse fumée noire qui s'élevait à proximité du centre de formation. L'odeur désagréable de plastique brûlé couvrait le quartier. Je découvre ensuite qu'il s'agit de l'incinération d'ordures ! Bonjour le taux de dioxine... Des véhicules apportent les ordures que quelques personnes fouillent, à la recherche sans doute de quelque chose à récupérer.