J'avais fait l'acquisition d'une statue décrite par le vendeur comme un fétiche Vili (cf Statue "Fétiche Vili"). Elle présentait la particularité d'être surmontée d'une couronne de plumes.
En Europe dans l'imaginaire collectif, fortement influencé par les westerns, les plumes sont plutôt associées aux Indiens d'Amérique ou d'Amazonie. Mais en Afrique comme ailleurs, les parures faisaient appel en différentes occasions aux plumes. Quoi de mieux que d'utiliser ce que la nature met à votre disposition ?
Au Congo, on en retrouve la trace dans différents documents, ce qui valide l'ornement de mon fétiche, qui m'était apparu de prime abord singulier.
Féticheur Bavili à Loango (carte postale vers 1910)
Tout d'abord, les féticheurs pouvaient porter une coiffe ornée de plumes. Ainsi, celui de Loango sur ce document du début du 20ème siècle. On peut donc supposer que le nganga pouvait en orner la statue avec laquelle il effectuait ses rites et divinations.
Danseur Kouilou avec un couvre-chef de plumes (carte postale vers 1950)
Les plumes étaient aussi portées lors de cérémonies, comme les danses, pratiquées par différents peuples du Congo.
Danseur Batéké coiffé de plumes et de végétaux (carte postale vers 1950)
La symbolique n'était pas innocente car souvent en revêtant une partie des attributs des animaux, la personne pensait récupérer les pouvoirs réels ou imaginaires de ceux-ci.
Chef Téké avec une coiffe faite de plumes de coqs et de perroquets (Congo vers 1930 © Musée du Quai Branly)
Les plumes pouvaient revêtir un aspect moins pacifique, et constituer un couvre-chef guerrier. Il s'agit alors d'impressionner l'adversaire et d'assurer une marque de prestige au chef.
Masque Okwi de l'ethnie Adouma - Mission Ogooué-Congo (1946 © Noël Ballif)
Dans la sculpture, les plumes peuvent être associées aux masques, comme aux statues. Par exemple, chez les Adouma, les masques Okwi pouvaient être surmontés d'une abondante ornementation plumaire.
Femme Adouma - Lastoursville - Gabon (1946 © Noël Ballif)
Les plumes n'étaient pas forcément l'apanage des hommes. Cette femme, au visage recouvert de peintures rituelles, porte ainsi de très grandes plumes (région de l'Ogooué entre Congo et Gabon).