Dernière halte avant l'étape de Dolisie, au pied du Baobab de Brazza. Nous passons le péage de Moukondo, qui lui aussi est gratuit pour le moment. Inauguré le 22 décembre 2011, après 4 ans de travaux, le tronçon Pointe-Noire / Dolisie représente 160 km de route. La partie la plus délicate de la RN1 est réalisée, reste maintenant la portion Dolisie-Brazzaville. La traversée du Mayombe n'est plus une aventure... si on excepte les risques routiers accrus !
L'environnement autour du baobab a lui aussi changé... Je ne suis guère emballé par les aménagements modernes de celui-ci. Le vénérable arbre a perdu sa corolle d'herbes folles. Il est cerclé au pied par une sorte de trottoir (mélange de béton et de graviers), des bancs en béton (sans dossier) sont disposés autour. La route passe toujours au ras de l'arbre, mais c'est désormais une 4 voies bitumée. Enfin, le petit manguier qui jouxtait son tronc a été coupé et le panneau d'informations touristiques a disparu.
Baobab de Brazza en 2012
Mais le pire, c'est la proximité avec le péage (photo prise lors du retour, avec un ciel plus nuageux). C'est le jumeau de celui de Mengo (cf Nouvelle traversée du Mayombe... nouvelle route ! ), mais pour moi il est implanté beaucoup trop près de l'arbre historique. Pourquoi ne pas l'avoir mis plus tôt, avant le virage, ce qui aurait permis de le masquer derrière la colline ? Ou bien après, on est encore loin de Dolisie, ce n'est pas la place qui manque dans cette partie de la plaine peu urbanisée. Ce choix d'implantation n'est vraiment pas une réussite.
Baobab sur fond de péage de Moukondo
Je montre à Christ l'inscription historique "EB 1887" (cf A l'approche de Dolisie : le baobab de Brazza). Le baobab est constellé d'inscriptions.
Branche gravée du baobab
Je traverse la route avec Christ pour découvrir l'ancienne léproserie située en face, que j'avais zappée lors de mon précédent passage. La végétation devait être plus dense, le chemin d'accès masqué car je ne l'avais point vue. Pendant ce temps, Manu reste à proximité de notre véhicule.
Serpent sur le "trottoir" du baobab
Lors de notre retour, Manu nous présentera une surprise... Encadrés par des enfants, il a vu un serpent longiligne qui rampait sur le sol. Mais il n'a pas rampé longtemps !
Je demande s'il a utilisé la machette, mais non, il l'a tué avec une pierre. Le reptile bouge encore un peu, derniers soubresauts avant le trépas. Est-il descendu du baobab ?
Mamba vert ou "serpent iiane" ?
Sa tête étroite est d'un joli vert, avec deux petits yeux noirs. S'agit-il d'un mamba, serpent arboricole à la sinistre réputation, car très venimeux ? Le corps est par endroit tâcheté de bleu et la queue est très fine. Il fait environ 1 mètre de long, sans doute un jeune individu.
Le "mamba vert" est un nom générique pour désigner plusieurs espèces de la famille des Elapidae. Il pourrait s'agit ici de Dendroaspis jamesoni que l'on trouve au Congo-Brazzaville. Son nom commun est Mamba de Jameson ou Mamba vert de Jameson.
Les "boas" (pythons) sont bien plus impressionnants de part leur taille, mais moins dangereux pour l'Homme que les mambas !