Après nos quelques observations naturalistes, nous revenons tranquillement sur nos pas. Christ me dit qu'il a compris ce qu'était faire du "tourisme". C'est un état d'esprit, être ouvert et curieux, savoir aussi prendre le temps, et pas forcément courir d'un point à l'autre pour dire simplement "J'y étais !".
Nous effectuons un arrêt auprès d'une petite source qui sourd d'entre les rochers. Elle tombe dans un étroit bassin naturel où des fougères ont pris place. Christ monte pour se rafraîchir un peu le visage et boire un filet d'eau dans ses mains.
Manu buvant à la source
C'est au tour de Manu. Il est plus rusé car il a trouvé une feuille assez rigide pour être pliée et servir de récipient. C'est de "l'eau bénite" selon son expression ! L'adjudant remarque : "Il est du village !". C'est vrai, on voit la différence entre le citadin et celui qui a passé son enfance en "brousse".
Puis c'est à mon tour de boire un peu d'eau. Elle est bien fraîche. Par contre, les rochers sont très glissants et il faut faire attention de ne pas se casser la figure...
Notre guide à Moukoukoulou
Nous voilà de nouveau à l'entrée du pont. Nous avons dû parcourir 4 ou 5 km en toute sérénité. C'est le moment de faire des photos souvenirs avec notre sympathique adjudant. Il prend fièrement la pose sur le pont de Moukoukoulou, sur fond de drapeau congolais. Belle perspective, mais cela manque d'un brin de soleil et de ciel bleu.
L'adjudant et moi sur le pont
L'adjudant porte à la main son petit bâton strié de rouge et blanc. Il tient à avoir les photos, pour les "regarder quand il sera à la retraite". Est-il proche de la retraite ? J'avoue que j'ai du mal à lui donner un âge ! En tout cas, il a la ligne.
Au revoir aux chutes de la Bouenza...
Nous nous rapprochons des bâtiments. Son collègue en peignoir n'est toujours pas habillé... Nous laissons nos coordonnées à l'adjudant. Depuis, il a téléphoné plusieurs fois à Manu pour savoir ce que devenaient les photos... Je les ai envoyées, mais je ne sais pas encore si elles sont arrivées entre les mains de l'adjudant. Il faut recourir à plusieurs intermédiaires.
La bruine des chutes nous enveloppe de nouveau. L'adjudant nous dit que c'est fort agréable quand il fait chaud de profiter de ce bienfait. Seul bémol, il nous raconte être attaqué le matin par des "fourous", minuscules mouches provoquant des brûlures sur la peau. Le terrible moucheron vole en nuage et peut transmettre la dengue. Nous échappons heureusement à ce fléau !
Mouche fourou (©JeanLou)
Il est vers 15h30, tablant sur 2h30 de trajet retour, il est donc temps de partir pour traverser le Niari avant la nuit. Nous saluons les militaires. L'adjudant n'a rien réclamé, ce que j'apprécie. Je lui donne un billet pour le remercier de son accueil chaleureux. Il pourra boire une bière avec ses collègues !