La traversée de la rivière Djoué, obstacle naturel pour accéder à Brazzaville, a pendant longtemps été problématique.
Passage du Djoué par la mission Bel en 1906 (© BNF - Sté Géographie)
Le moyen utilisé pendant des siècles a bien sûr été la pirogue, comme pour les membres de la Mission Bel en 1906.
Partis de Brazzaville, ils veulent emprunter la route des caravanes pour rejoindre Loango (cf Loudima : dans l'objectif de la mission Bel en 1906 ).
Passage du Djoué par la mission Bel en 1906 (© BNF - Sté Géographie)
Après le temps des premiers explorateurs et des missions préparatoires du tracé du Chemin de Fer, la fréquentation des lieux augmente et les premiers véhicules à moteur font leur apparition. Difficile de mettre une voiture dans une pirogue !
Bac sur le Djoué près de Brazzaville (carte postale vers 1925)
On met alors en place un bac, guidé par un treuil. Voilà les heureux colons motorisés, en mesure d'explorer le sud de Brazzaville, sans trop se mouiller.
Pont de bois sur le Djoué près de Brazzaville (carte postale © Braban)
Autre solution adoptée, la construction d'un pont en bois. On jette ainsi sur le Djoué un enchevêtrement de traverses en bois, facilitant la vie des piétons, et permettant, comble du luxe, d'emprunter un ouvrage à deux sens de circulation. On voit que quelques habitations prennent pied sur la rive gauche du Djoué.
Brazzaville, femmes traversant le pont du Djoué vers 1925 (carte postale)
Mais une solution plus pérenne prend corps en 1931-32, quand, dans le flot des ouvrages d'art liés au Chemin de Fer Congo-Océan, on construit un pont en béton. Les véhicules sont désormais plus nombreux et le trafic de la capitale de l'Afrique Equatoriale Française le réclame.
Pont en béton sur le Djoué, Brazzaville vers 1950 (carte postale)
C'est le pont Ottino qui aujourd'hui traverse toujours le Djoué, près de son confluent avec le fleuve Congo (cf Brazzaville : le vieux pont sur le Djoué ). Un petit frère a vu le jour plus récemment...
Pirogue sur le Djoué près de Brazzaville (carte postale Charlejan vers 1955)
Mais aujourd'hui comme hier, la pirogue est toujours utilisée pour traverser le Djoué ! Si possible loin des tumultueux rapides qui se jettent dans le grand fleuve qui a donné son nom au pays.