Je retrouve aujourd'hui le centre de formation du Km4, pas très loin du rond-point Kassaï. J'ai noté que les congolais prennent souvent un curieux raccourci de langage et parlent de "Kam 4" au lieu de "kilomètre 4".
La rue n'est toujours pas goudronnée et le centre de formation n'a pas changé (cf Dans le quartier du KM4 ). Seule la carcasse de voiture a disparu. Les camions viennent toujours faire le plein d'eau. Les deux gros albizias encadrent toujours l'escalier. J'officie dans une salle plus petite. L'installation est finalisée en début de séance et les coupures de réseau viennent égayer le reste de la formation.
A midi, je n'arrive pas à joindre Patrice que je devais voir. Sa femme Rosine m'informe qu'il est parti acheté des médicaments. L'après-midi, Olivier m'apporte mon gilet de sauvetage. Le voyage maritime de demain devient soudain plus concret !
Je m'habitue peu à peu à mon nouvel hébergement. Mais ce n'est pas vraiment un hôtel. La réception est minimaliste. C'est un peu une résidence surveillée car les allers et venues des "hôtes" sont notées sur un registre tenu par les gardes. Mais c'est pour notre sécurité !
Bâtiment d'accueil du "Guest Derrick"
Les personnes extérieures sont refusées ou difficilement acceptées et filtrées à l'entrée. On n'est pas libre d'inviter qui on veut... Il faut montrer patte blanche (si j'ose dire) ! Sans rire, l'invité doit décliner son identité. Le but est parait-il d'éviter que des "accompagnatrices" rejoignent la chambre des résidents esseulés...
Barbelés côté océan
Je remarque que le pignon du bâtiment d'accueil est orné d'une croix blanche. Ornement volontaire ou pas ? Si Dieu s'y met, nous voilà encore mieux protégés.
Points positifs, ma panne dans la salle de bains a été rapidement réparée et le pressing est rapide et efficace.
En fin d'après-midi, le chauffeur refuse de faire un détour par le CMS afin que je salue Jean-Luc avant son départ. Dommage... mais il a d'autres rendez-vous à honorer. Je découvre en fait que ce dernier se prénomme Cyriaque et pas Anicet. Ah, les congolais et les changements de prénom !
Episode folklorique le soir à la résidence. La réceptionniste frappe à ma porte (pas le choix, le téléphone interne ne fonctionne pas...). Elle me dit qu'un certain Patrick me demande à l'hôtel. Quel Patrick ? Elle ne sait pas. Je descends donc mais ne trouve aucun Patrick, ni à la réception, ni devant le portail. Elle me suggère qu'il pourrait s'agir d'un Patrick qui est à la chambre 6... Mais cela m'étonnerait fort que je le connaisse ! Je finis par comprendre... il s'agit de Patrice qui essaye de me joindre. En regardant le n° appelant sur son portable, je confirme mon hypothèse. Je le rappelle et nous fixons un nouveau rendez-vous pour mercredi soir prochain.
Il faut se coucher tôt car le réveil sera très matinal demain. Contraint et forcé, pour une première expédition en mer...