Jeudi, je reçois un appel très matinal de Junior. Je sors du lit... Mon couturier me livre ce soir l'habit qu'il m'a confectionné. Il m'informe qu'il viendra avec sa soeur dont il m'a parlé. Il m'annonce aussi que le prix est plus cher que prévu ! Pas très au point le commerçant néophyte.
La journée de travail se passe agréablement, Yvon passe me voir pour cadrer la mise à jour du référentiel de médicaments. Je forme une nouvelle infirmière, Mélanie, à la saisie des vaccins.
A midi par contre, blocage de carte bleue. Lors d'une tentative de retrait d'argent liquide, le DAB refuse obstinément de me donner le moindre kopeck. Message "votre banque refuse la transaction". Etrange. Ai-je été piraté ? La banque a t-elle cru à un vol de ma carte étant donné les retraits "exotiques" effectués précédemment ? Mystère... En tout cas, c'est très pénalisant dans un pays où tout se paye en liquide.
Je m'empresse d'envoyer un mail à ma banque. En attendant, Patrick à la gentillesse de me dépanner de quelques milliers de francs CFA.
A la sortie vers 19h, je retrouve Manu qui m'informe qu'il ne pourra pas utiliser son véhicule habituel pour une aussi lointaine expédition. M.... ! Il faut trouver une solution de rechange et Manu m'invite à solliciter aimablement un responsable des véhicules pour obtenir un vieux 4x4 (tout est relatif, d'au moins 5 ans).
J'arrive à l'hôtel en même temps que Junior et sa soeur prénommée Bienvenue, habillée par son frère. Je récupère la gandoura. Je pars dans ma chambre enfiler ma tenue et les installe dans le hall en attendant. L'habit me parait bien large... Les manches sont immenses ! En sortant, je me prends justement une manche dans la poignée de la porte et déchire un peu le vêtement. Bon début !
Affublé de ma gandoura, je croise un "mundele" dans le couloir, sourire en coin...
C'est alors la séance d'essayage dans le hall de l'hôtel. Je prends des airs de "Monsieur Jourdain" en décrivant les petits défauts à "mon" couturier. Il faut rétrécir les manches et raccourcir le pantalon. Et bien sûr, faire disparaître l'accroc... Sinon, c'est agréable à porter. Je ne dépare somme toute pas trop au milieu du luxe tapageur et des fauteuils dorés du hall de l'hôtel.
Pour immortaliser l'instant, sous l'oeil médusé de certains clients, Patrice nous prend en photo et veut ensuite un cliché avec moi.
Les cadrages laissent un peu à désirer... Patrice doit retourner à son poste. C'est Evrard le bagagiste qui prend le relais pour tenir l'objectif.
Nous discutons ensuite quelques instants. Bienvenue n'est pas mariée. Elle m'apprend qu'elle a un BTS de gestion. Je sens bien que Junior cherche à caser sa soeur...
Au fil de la conversation, nous discutons du Congo et de ce que j'ai découvert du pays. Bienvenue trouve que je suis "ouvert" d'esprit.
Il faut maintenant boucler l'affaire. Junior me demande 30 000 FCFA, soit le double du prix annoncé. Bigre ! Il a sous-estimé le coût (achat du tissu, broderie du col fait à la machine par une autre personne) ou bien il fait une grosse marge. Je lui fais un peu la leçon. Un commerçant doit respecter le plus possible le devis donné au client.
Je retourne à ma chambre, reviens donner l'habit pour les retouches et paye Junior. Aucun surcoût pour les retouches ne sera accepté !
Avant de filer manger, j'informe Patrice de la difficulté de trouver un véhicule pour notre expédition. Toujours optimiste, il est sûr qu'une solution va être trouvée.
J'ai soudain un coup de fatigue. Je n'ai pas faim et ne mange qu'un dessert. Ceci d'autant plus qu'au milieu d'une tablée d'une dizaine de personnes, un anglophone beugle dans le restaurant. Il me casse les oreilles. Il semble avoir abusé de l'apéro...