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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 20:54

Après une seconde nuit au St Jacques, je découvre cette fois-ci un cafard dans ma baignoire. Il n'en sortira pas vivant !
Dans la salle du petit-déjeuner un gecko translucide est accroché au plafond, mais le sympathique petit lézard ne me dérange pas, contrairement aux cancrelats...
Au cours du petit-déjeuner, je discute avec Marius, le réceptionniste. C'est un supporter de l'OM puisque selon lui, tous les joueurs sont africains ou presque. Je lui apprends que son prénom est typiquement marseillais depuis la trilogie cinématographique de Marcel Pagnol. On parle aussi politique et il me raconte avoir été victime il y a quelques années des affrontements de Brazzaville. La capitale était alors aux mains de milices armées qui s'entre-tuaient. Il s'est ensuite réfugié à Pointe-Noire. Il convient avec moi de la dangerosité de baser des partis politiques sur des critères ethniques, comme ce fût le cas à cette époque là. Il est directement concerné car lui est du Nord et sa femme du Sud. Dans quelle case mettre alors les enfants issus de cette union ??

Profitant du soleil matinal, je photographie la végétation luxuriante du jardin de l'hôtel. Bananiers et cocotiers se cotoient.

            




















A midi devant le Derrick, je retrouve des vendeurs ambulants rencontrés en Octobre. José, le vendeur de colliers et Arsène qui me fait part de son projet de monter un petit kiosque. J'achète à José 5 colliers en hématite, afin d'honorer mes "commandes" faites auprès de collègues et amis. Arsène me donne rendez-vous au lendemain.
Je passe après déjeuner au Palm Beach. Je retrouve cette fois-ci mon ami Patrice ! L'accueil de mon "cousin" est chaleureux. Il m'explique que mon nom a été rayé de la liste de l'hôtel, la veille pour le lendemain... Sans doute une personne plus importante qu'un simple missionnaire m'a t-elle grillé la priorité. Patrice n'est pas disponible ce week-end. Il fait des travaux de maçonnerie le samedi et, bien entendu, le dimanche est consacré au repos en famille et à l'église.

Le soir en rentrant, j'accroche le dessous de la voiture sur une pierre car l'entrée de la rue est complètement défoncée (ou plutôt du chemin, car elle n'est pas goudronnée). Difficile de voir les obstacles et les trous dans la nuit...
Je retrouve sur le parking, Serge un autre vendeur qui semble avoir été informé de mon arrivée. Je ne le reconnais pas tout de suite puis me rappelle lui avoir acheté mon "Penseur Vili". Il me présente plusieurs pièces anciennes intéressantes. Mon attention est retenue par la statue Kongo d'une femme au charme singulier. Elle est en fait agenouillée sur une tortue et porte sur la tête un lézard ! Le vendeur m'explique que la tortue est symbole de longévité et que le lézard représente le bonheur, la prospérité. C'est donc une statue à l'aura très positive !
Les deux gardiens du parking se sont approchés, intéressés par les objets et notre discussion sur la symbolique employée par leurs ancêtres. 

Beaucoup plus sordide, je croise le soir  à l'hôtel deux anglo-saxons accompagnés d'une jeune congolaise visiblement mineure... A t-elle seulement 15 ans ? Marius ferme les yeux sur cette activité répréhensible dans nombre de pays et sans doute aussi dans le sien. Mais au Congo, l'argent et la survie semblent primer sur ce genre de considération.

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 23:30
De puissants chants d'oiseaux me perturbent dès 4h30 du matin. L'insonorisation n'est pas celle de l'hôtel Pullman... En me réveillant, je découvre sur l'oreiller un cafard écrasé. Je l'ai très probablement écrabouillé pendant mon sommeil. Très sympa comme réveil ! Heureusement que je ne suis pas entomophobe.

Plus agréable, je retrouve avec délice les rubriques du 104 FM, notamment "les expressions convenables à employer". Une annonce surréaliste invite les taxis clandestins de la ville et de sa périphérie à... passer leur permis de conduire !? Je suis bien revenu en Afrique.

L'hôtel St Jacques est plus petit et moins bien situé que le Palm Beach mais est dans un cadre verdoyant. Ma chambre est exiguë ; dans 12 m2, il faut caser un lit double, 2 tables de chevet, une armoire, un bureau, une chaise, un frigo et une télé. On étouffe un peu...


 


















Le fond de la cour intérieure de l'hôtel offre une large vue sur la plage et le Wharf (ou du moins ce qu'il en reste).



Avantage, on peut prendre le petit-déjeuner en terrasse, de plain pied avec la salle. Au cours de celui-ci, le réceptionniste, Marius, me passe un appel de Vincent. Il m'envoie un chauffeur pour aller à la clinique. Je suis en effet dépourvu de tout moyen de locomotion et de communication.

Je retrouve vers 9h Olivier, Patrick, Vincent et Patrick-Yvon. On me remet mon "pack" pour la mission : téléphone Tétra, indemnité de repas, clé de voiture. Simple missionnaire, on met à ma disposition une vieille 206 grise. A 80 000 km, soumise à la voirie ponténégrine, elle est un peu fatiguée... La fermeture centralisée est HS. L'habitacle sent un peu "le fauve".

A midi, je déjeune au Derrick. Je retrouve rapidement mes repères. Le bateau échoué gît toujours dans le port. Un ponton en bois est en construction. Il permettra aux bateaux d'accoster directement au restaurant.
Je passe au Palm Beach, mais Patrice n'est pas là. Je salue Edgar, le bagagiste, qui me reconnaît. Je lui demande d'informer Patrice de mon arrivée. Il doit être surpris de ne pas me voir ici !

Le soir, dîner d'accueil "Chez Denise" avec Patrick et des médecins de la clinique. Denise me fait la bise. On se souhaite encore la bonne année, "bo nana" en version locale. Le restaurant est agréablement décoré de peintures et d'objets d'art africains.
Deux sympathiques musiciens animent le repas, un saxophoniste et un pianiste, également chanteurs. Interprétation mémorable d'une chanson de Louis Armstrong ("Wonderful World") et délicieuse version de "Non, je ne regrette rien" d'Edith Piaf.
A la sortie du restaurant, deux mendiants nous attendent. Victimes très probables de la poliomyélite, ils se déplacent péniblement à l'aide de grandes béquilles en bois. Sans agressivité, ils repartent avec un petit pourboire.
Retour au St Jacques. Voilà une journée bien remplie ! Je ne tarde pas à m'endormir.


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