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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 06:30

Passé le poste de contrôle, nous commençons l'ascension du massif du Mayombe entre deux grands talus de terre ocre. La piste est large et carrossable. Je suis moins secoué que lors de l'expédition à Conkouati !

Il nous est difficile de connaître la distance parcourue car le compteur kilométrique sous estime largement le trajet effectué. Manu m'explique que le véhicule a été revendu à son collègue par un Libanais. Problème technique ou compteur trafiqué ? Il dépasse officiellement les 100 000 km...

Après quelques kilomètres, je demande à Manu de s'arrêter au niveau d'une grande esplanade où le terrain a été nivelé. J'ai remarqué un bel arbre, épargné au bord de la route. Manu me dit que c'est un bilinga. Je note que sur la carte un village situé à proximité porte le même nom. Son bois jaune-orangé est utilisé aujourd'hui pour faire des planches, des poteaux et des traverses (pour les constructions navales ou industrielles).

Traditionnellement, on fabrique une teinture jaune avec le bilinga. L'écorce est employée comme remède contre la fièvre et les maux d'estomac. Le bois, très résistant, est utilisé pour la fabrication de mortier.

 

P-arbre-bilinga

      Bilinga au milieu du chantier

 

L'engin de chantier à droite de la photo donne l'échelle pour la taille de l'arbre. En arrière plan, la forêt s'étend à perte de vue sous un voile de brumes. Le calme des lieux est appréciable. Les nuages sont présents. La chaleur et l'humidité sont supportables car il est encore tôt (7h30). La saison sèche nous permet d'éviter les torrents de boue qui ne manqueraient pas de se former sur cette terre dénudée.

 

P-chantier-talus

Route en chantier 

 

Derrière nous, la piste creusée est très large. Ce n'est pas la route que nous avons emprunté. L'ancienne Nationale 1 croise ainsi à plusieurs reprises le nouveau tracé de la route de Brazzaville. La hauteur des talus est impressionnante (plus de 10 mètres). Par endroit, des petites marches sont creusées pour en permettre le gravissement.

 

A gauche du bilinga, un autre arbre imposant a été épargné. Est-ce un acacia ? Il n' a plus de feuilles et semble mort. Le tronc porte les meurtrissures des engins de chantier.

 

P-arbre-chantier

Arbre mort


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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 05:00

C'est un lever dominical bien prématuré, un peu avant 5 heures. Voilà longtemps que je m'étais levé aussi tôt un dimanche... Je prépare le sac à dos, la trousse de médicaments, les boissons et les fruits conservés dans le petit frigo de la chambre.

Trop tôt pour prendre un petit déjeuner classique à l'hôtel. Je mange quelques biscuits et boit du Coca. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais la caféine est là.

Mes deux compères sont au rendez-vous, je retrouve Manu et Honoré sur le parking à l'heure dite. La ville est calme. Le jour s'est levé et une douce lueur baigne le paysage. Je monte à côté de Manu et Honoré est à l'arrière. Nous remontons l'avenue de Gaulle et faisons une halte à la boulangerie du Plateau acheter un peu de pain. Manu et Honoré s'étonnent que le mendiant "habituel" dans sa petite "voiture" bricolée, soit déjà là, devant la boutique !

 

Trajet-PNR-Dolisie

Trajet (approximatif) de Pointe-Noire à Dolisie (source : Google Earth)


Nous filons vers le nord et traversons le quartier de Loandjili. La ville s'éveille lentement. Un homme habillé de blanc prie à genoux devant chez lui, tandis qu'à côté un autre torse nu se lave les dents en crachant dans le caniveau.

Manu récupère son appareil photo auprès d'un collègue qui attend au bord de la route. La solidarité entre chauffeurs n'est pas un vain mot. Puis c'est le début de l'aventure via la Nationale 1. Dans sa partie urbaine, elle est bien défoncée, les bords sont érodés et il faut zigzaguer pour éviter les dénivellements soudains. Nous montons la côte du Mont Kamba. Cela me rappelle mon expédition avec Patrice à Mengo ( Sur la route de Mengo ). Nous étions restés coincés là pendant 1 heure à cause d'un camion en panne. L'ascension est cette fois-ci rapide. Mes compères m'expliquent que le cimetière du Mont Kamba est désormais "plein" et qu'un autre est ouvert plus loin.

En haut de la côte, c'est toujours le chantier, entre rond-point en construction et canalisations à mettre en place. La route est encore recouverte de graviers et bien poussiéreuse. Il faut attendre la forêt d'eucalyptus pour voir une belle route bitumée. Aucun marquage au sol, ni aménagement routier cependant. Je reconnais le village de Mengo lors de sa traversée. On a l'impression qu'une autoroute coupe le petit village en deux. Un panneau invite à limiter sa vitesse, mais tout le monde s'en fout, y compris mon chauffeur. A Hinda, nous subissons un premier contrôle de police. Papiers du véhicule et permis de conduire. Nous poursuivons notre chemin sans problème.

La partie neuve cède bientôt le pas à l'ancienne nationale plus étroite. Il n'y a en fait que quelques kilomètres de la nouvelle route qui sont goudronnés (vingt kilomètres ? difficile à dire avec précision). Nous atteignons une zone marécageuse où un "camp de transit" pour les camions est installé. Nous apercevons au loin des torchères qui crachent de grandes flammes oranges et leurs fumées noires. Manu me dit qu'il s'agit d'un site d'ENI Congo, le pétrolier italien. Est-ce le gisement on shore de M'boundi ?


eni-mboundi    

Installation pétrolière d'ENI Congo (© ENI)

 

Nous arrivons enfin à Malélé. Nous avons effectué la partie la plus facile du parcours. Dans ce village, c'est la bifurcation. A gauche, c'est Louvoulou via la Nationale 6. A droite, c'est Dolisie par le Mayombe. Une barrière en bois bloque la route. Elle est théoriquement fermée à cause des travaux. Manu descend du véhicule pour discuter avec le garde. Pendant ce temps, je remarque un gros porc gris qui se balade tranquillement au milieu de la chaussée, près de palissades derrière lesquelles a pris place un camp chinois. Ce sont eux qui ont la charge du chantier. Manu remonte et le garde soulève la barrière. Il nous raconte qu'il a dû "secouer le baobab !". En fait, le chauffeur a donné 500 FCFA, cette singulière expression a été employée par le garde pour l'inciter à mettre la main au portefeuille.

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