Passé le poste de contrôle, nous commençons l'ascension du massif du Mayombe entre deux grands talus de terre ocre. La piste est large et carrossable. Je suis moins secoué que lors de l'expédition à Conkouati !
Il nous est difficile de connaître la distance parcourue car le compteur kilométrique sous estime largement le trajet effectué. Manu m'explique que le véhicule a été revendu à son collègue par un Libanais. Problème technique ou compteur trafiqué ? Il dépasse officiellement les 100 000 km...
Après quelques kilomètres, je demande à Manu de s'arrêter au niveau d'une grande esplanade où le terrain a été nivelé. J'ai remarqué un bel arbre, épargné au bord de la route. Manu me dit que c'est un bilinga. Je note que sur la carte un village situé à proximité porte le même nom. Son bois jaune-orangé est utilisé aujourd'hui pour faire des planches, des poteaux et des traverses (pour les constructions navales ou industrielles).
Traditionnellement, on fabrique une teinture jaune avec le bilinga. L'écorce est employée comme remède contre la fièvre et les maux d'estomac. Le bois, très résistant, est utilisé pour la fabrication de mortier.
Bilinga au milieu du chantier
L'engin de chantier à droite de la photo donne l'échelle pour la taille de l'arbre. En arrière plan, la forêt s'étend à perte de vue sous un voile de brumes. Le calme des lieux est appréciable. Les nuages sont présents. La chaleur et l'humidité sont supportables car il est encore tôt (7h30). La saison sèche nous permet d'éviter les torrents de boue qui ne manqueraient pas de se former sur cette terre dénudée.
Route en chantier
Derrière nous, la piste creusée est très large. Ce n'est pas la route que nous avons emprunté. L'ancienne Nationale 1 croise ainsi à plusieurs reprises le nouveau tracé de la route de Brazzaville. La hauteur des talus est impressionnante (plus de 10 mètres). Par endroit, des petites marches sont creusées pour en permettre le gravissement.
A gauche du bilinga, un autre arbre imposant a été épargné. Est-ce un acacia ? Il n' a plus de feuilles et semble mort. Le tronc porte les meurtrissures des engins de chantier.
Arbre mort