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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 22:04

Pour me changer les idées, j'ai pris quelques photos de la "Côte Mondaine", plage aux rivages beaucoup plus calmes que la "Côte Sauvage".
Près du Cercle nautique et du village des voiliers (village des artisans), s'étale une grande plage de sable.

Un petit bateau de pêche abandonné décore le rivage. Une banderole en arrière plan invite à s'inscrire sur les listes électorales pour les élections présidentielles de 2009.




Un jeune homme, accompagné de quelques demoiselles, se baigne, mais celles-ci restent au sec. Il joue "au requin" tout en avouant ne pas bien savoir nager. Il veut que je le photographie avec juste la tête hors de l'eau... Il s'appelle Kevin (il prononce "Kevain"). Sympathique mais un peu fou, fou le gars !



A l'angle du Cercle Nautique se trouve un magnifique arbre, au tronc à la forme étrange et à la belle frondaison.




Je demande aux 2 congolais abrités sous son ombre de quel arbre il s'agit. Ils sont incapables de me le dire...



Les racines aériennes qui tombent de l'arbre me font penser à une variété de palétuvier, même si je ne reconnais pas le tronc. Il s'agit en fait d'un "ficus à pagnes". Il doit cette dénomination au fait que l'on fabriquait des pagnes avec son écorce. Il est proche des "caoutchoucs" cultivés en pot en Europe. Celui-là est d'une toute autre dimension !
Le ficus est en fait de la famille du figuier. Il donne des fruits similaires mais beaucoup plus petits et non comestibles. Il est aussi appelé "figuier palabre" (on peut discuter longtemps sous son ombre...).
André Gide notait dans "Le Retour du Tchad" au sujet d'un monstrueux ficus situé au coeur d'un village camerounais : "Le tronc, on ne peut plus bizarre, et d'une complication comme intentionnelle, semble un faisceau de lianes emmêlées".
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 21:17

En ce dimanche soir, Patrice finit son service vers 20h15. J'ai mis le gâteau dans la voiture ainsi que mon sac quelques minutes avant. Nous filons donc vers son lieu d'habitation en prenant une nouvelle fois la direction de l'aéroport. Nous tournons à gauche vers l'hôtel Pemba et après avoir pris quelques ruelles, j'arrive dans une impasse devant la maison de Patrice. Patrice est content car ce soir, il y a de l'électricité. Il me dit avoir prié en ce sens... Il a été exaucé !

Sa maison est "en dur" mais simplement en parpaings et béton non enduit et recouverte d'un toit en tôles minces, directement posé sur les murs, sans aucune isolation. Les gaines de fils électriques courent sous le toit. Il n'y a ni carrelage, ni papier peint, ni peinture, ni décoration sur les murs. Mais la maison est propre et bien rangée. Une grosse fissure apparait sur le côté droit du sol de la pièce principale. La faiblesse des fondations explique sans doute cet affaissement. Une bonne partie de la ville a été gagnée sur les marécages. A l'intérieur, il n'y a pas de portes mais de simples rideaux séparant les quatre pièces.
Rosine, sa femme, et quatre de ses enfants sont là : Chris, Allan, Sofian et Chance (la seule fille). Christ qui était venu se balader avec nous, est sorti (il a 18 ans). Il n'y a pas d'eau courante. Chris, le plus âgé des enfants présents, aide sa mère et apporte de l'eau dans des seaux.
Pour l'apéro, Rosine va nous acheter une Mutzig (bière brassée sous licence au Congo) dans une petite boutique toute proche. Les enfants ont droit exceptionnellement à un soda.
Les enfants sont curieux et veulent voir le gâteau que j'ai apporté. Horreur, en le déballant, deux cafards et quelques fourmis s'échappent du carton. Comment sont-ils arrivés là ? Je viens à peine de le déposer sur le buffet... Soit ils se planquaient dans le frigo de l'hôtel (mais je n'en ai jamais vu dans ma chambre) ou bien plus probablement sont-ils rentrés dans la boîte pendant les quelques minutes où j'ai laissé le gâteau dans la voiture. Sales bestioles...
Pendant l'apéro dans le salon, la télé locale diffuse une émission débile sur les salaires des rappeurs américains. Il n'est question que de "bling bing" et de millions de dollars. Quel contraste avec ce qui m'entoure et quelle connerie !
Nous passons ensuite à table. J'apprends que les enfants ont déjà mangé. C'est dimanche et donc demain, il faut se lever tôt pour aller à l'école. Sofian donne déjà des signes de faiblesse...
Pendant que nous passons à table, les enfants mangent donc une part de gâteau au chocolat dans le salon. La télé diffuse maintenant un match de foot.


Sofian, Chris, Allan et Chance

Les enfants vont ensuite se coucher sans broncher. Je découvre sur la table tous les petits plats préparés par Rosine. Elle a cuisiné au charbon de bois car elle est en panne de gaz. Nous nous lavons les mains dans une bassine d'eau posée à même le sol. Patrice aide sa femme à mettre le couvert. Il fait une prière avant de commencer le repas. Nous concluons par "Amen" !
Il y a en dégustation :
- du silure au court bouillon
- du
Saka Saka, accompagnement à base de feuilles de manioc pilées (plat national au Congo).
- du
fufu (prononcé foufou), farine de manioc bouillie, présentée en boule
- des bananes plantain, frites, comme autre légume
- des
safous (nsafus), fruits en forme de dattes et de couleur prune. L'arbre est le safoutier (source de la photo : Wikipédia). Bof... Ces fruits sont trop acides à mon goût.



Patrice avait mis une bouteille au frais, un vin de table espagnol. Le vin français est sans doute trop cher pour les congolais... même "de table". Il fait chaud sous les tôles, mais les moustiques nous laissent tranquilles (il est vrai que les fenêtres sont fermées...). Un grillon chante, on a l'impression qu'il est dans la maison. J'offre mes cadeaux : un dictionnaire Larousse 2009 (utile pour toute la famille) et un livre "Les merveilles de France racontées aux enfants", que je dédicace. Rosine raconte que les dictionnaires arrivent avec plusieurs années de décalage au Congo. Les invendus sont moins chers ! Impossible pour la plupart de se payer un ouvrage qui correspond à la moitié d'un mois de salaire.
Galey, le plus âgé des 6 enfants de Patrice (une vingtaine d'années), passe en coup de vent pendant le repas. Il est visiblement surpris de me voir là. Il a quitté la maison familiale et joue au foot. Mais ce soir, il n'a encore rien mangé... Il a donc droit lui aussi à sa part de gâteau puis il repart !
En dessert, on mange aussi de l'ananas, meilleur que les safous...
Rosine dit que le vin lui fait tourner la tête. On finit bien sûr par le gâteau au chocolat.



Un peu plus tard, je remercie mes hôtes et rentre sans souci vers 23h30 au Palm Beach.


Ma soirée me fait penser (encore une fois...) à une chanson de Tiken Jah Fakoly, "Viens voir", dans laquelle il incite les occidentaux à aller au delà des clichés véhiculés par les médias sur l'Afrique : 
" Mon Afrique n'est pas ce qu'on te fait croire
Africa n'est pas ce qu'on te fait croire,
Viens dans nos familles, viens dans nos villages,
Tu sauras ce qu'est l'hospitalité 
La chaleur, le sourire, la générosité,
Viens voir ceux qui n'ont rien,
Regarde comme ils savent donner
Tu repartiras riche, et tu ne pourras pas oublier
Viens voir..."

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