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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 17:00

Au petit matin, je vois 3 huppes fasciées qui virevoltent dans le jardin de l'hôtel. Ce sont de jeunes individus à la recherche du moindre vermisseau, comme nous le conterait La Fontaine.
Le ciel est désespérément gris et ne changera pas de toute la journée. Heureusement que quelques fleurs égayent le jardin.



Comme de coutume, je retrouve devant le Derrick les vendeurs ambulants. Arsène me livre ma "commande" de 3 colliers en hématite et me donne 2 bracelets en prime. Il faut dire que je lui ai donné 30 000 FCFA. C'est bien payé !
Martin me dit qu'il faudrait "plein de Fabrice" pour pouvoir faire de bonnes affaires. Son ami Basile me présente d'autres bronzes de styles différents. Je fais l'acquisition d'un petit masque représentant une panthère. Ce bronze viendrait du Cameroun.
José, un autre vendeur rencontré dès octobre, me salue. Mais je lui explique qu'il arrive trop tard pour pouvoir lui acheter des colliers !
A la clinique, il est prévu d'aller dîner le soir au resto "Sous les manguiers". Dominique, infirmier (mais beaucoup l'appelle "docteur") dont j'apprends à faire plus ample connaissance, s'occupe de la réservation et des commandes (il vaut mieux s'y prendre à l'avance...).

Avant cela, je passe comme prévu voir mon ami Patrice. N'ayant toujours pas de voiture, c'est "mon" chauffeur Manu qui m'y conduit vers 19 heures. Je retrouve de nuit le chemin de sa maison. Une ampoule éclaire la façade. Des enfants jouent dehors au milieu de quelques poules.
Patrice m'accueille chaleureusement et me montre les travaux effectués depuis la dernière fois. La façade et la salle principale ont été peintes. Il me dit que c'est lorsqu'il a vu mes photos, qu'il s'est rendu compte de la laideur des murs en parpaing. Sa femme Rosine ne jugeait pas nécessaire de peindre les murs mais Patrice y tenait. Il a aussi remblayé avec de la terre devant la maison pour éviter à la saison des pluies qu'un marigot se forme.
Nous prenons place dans le canapé pour discuter. Patrice est bien fatigué. Il n'a pas bonne mine et a les traits tirés. Les crises de paludisme l'on fait souffrir. Il a pu se soigner en achetant quelques médicaments.

Manu n'ose pas rentrer. Patrice envoie l'un de ses enfants le chercher.
Plusieurs de ses enfants sont en effet là  : Sofian, Allan, Chance, Chris (le petit) et Christ (le grand) ainsi que sa grande fille de Brazzaville, dont je n'ai pas compris le prénom. Rosine me dit que j'ai grossi. Elle a l'oeil ! J'ai en effet pris 2 kilos... Trop de repas au restaurant.
Patrice déplore tout comme moi que les 2 cartes postales qu'il m'a envoyées ne soient jamais arrivées à destination. Bravo la poste congolaise ! Manu lui conseille de confier ses envois à un voyageur afin qu'il les poste à Roissy.
Patrice est épaté quand je lui raconte que nous avons fêté, le 19 juillet dernier, les 50 ans de mariage de mes parents. C'est sans doute très rare au Congo, vu l'espérance de vie limitée (justement à la cinquantaine).
Nous évoquons nos escapades passées. Au début, j'ai eu du mal à reconnaître Christ qui était venu une seule fois avec nous à Bas-Kouilou et Diosso (cf épisodes précédents Sur la route de Bas-Kouilou et Les gorges de Diosso ). Je le félicite car il vient de décrocher son bac.
Par contre, c'est raté pour une balade samedi prochain. Patrice travaille le samedi après-midi !
Patrice me convie dimanche prochain à les accompagner l'après-midi à la messe. Rendez-vous est pris.
Je quitte les environs de l'hôtel Pemba un peu avant 20 heures pour rejoindre le restaurant et les collègues de la clinique.

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 07:00

Après le week-end écoulé, je décide de signaler les petites imperfections de ma chambre. Je laisse à l'accueil une fiche de maintenance pour les 3 éclairages défectueux.
Je laisse aussi un mot à la femme de ménage. En retirant la taie, j'ai découvert que mes oreillers étaient moisis... voilà pourquoi ils ne sentaient pas très bon ! Un changement serait le bienvenu.

Je retrouve vers 8 h mon chauffeur Manu qui me conduit au CMS. En cette première journée de travail pleine, nous attaquons avec Patrick la correction des dossiers patients (liste de 650 noms...). Je fais le point avec le Professeur Hovette sur la gestion des consultations et sur la pharmacie avec Olivier et Maurice. Une journée bien remplie.

Le midi au Derrick, je retrouve de vieilles connaissances parmi les vendeurs ambulants. Je reconnais Martin, spécialisé dans les bronzes. Je lui demande de me chercher des statues de femme (commande de mon frère).
Arsène est toujours là. Il me raconte qu'il lui manque encore un peu d'argent pour obtenir une autorisation d'ouverture de sa boutique. Après avoir payé ses dettes (colliers en malachite), il me dit qu'il ne lui reste pas grand-chose... Je lui file 8 000 FCFA en lui faisant comprendre que c'est sans doute la dernière fois, car j'attends des preuves concrètes de son installation.

Je reprends contact avec Patrice, n'ayant pas de nouvelles. Il est malade et coincé à la maison par une crise de palu. Sympa les congés... Sa femme est partie priée pour sa guérison. Il me passe son fils Chris au téléphone. Je lui dis que je passerai le voir demain chez lui vers 19h.

Le soir même à l'hôtel, je retrouve Martin qui me présente ses trouvailles. Les gardes permettent au vendeur d'entrer sur le parking sous un lampadaire (il fait déjà nuit). Une "porteuse de coupe" en bronze retient mon attention. Il me dit que c'est de l'ethnie Yombé. La femme est agenouillée (position traditionnelle de l'accouchement). Est-ce un symbole de maternité ou simplement une référence à une cérémonie au cours de laquelle la femme apportait de l'eau ? J'achète pour moi deux penseurs Yombe en bronze de 10 cm de haut, un homme et une femme. Martin me dit qu'il a vendu le bel ensemble de statues qu'il m'avait présenté (cf épisode précédent). Je ne donne qu'une partie du montant afin de récupérer de la part du vendeur l'autorisation de sortie d'objets d'art.
Un autre vendeur que je ne connais pas, Jacques, me présente ses "trésors" (masques, statues, pipes...). Il insiste pour que je lui achète quelque chose. Je prends un petit masque à dominante rouge, représentant un homme Tchokwé. Il présente des scarifications verticales au niveau des joues et une scarification caractéristique au milieu du front. Il viendrait du Cabinda voisin. J'indique à Jacques que je recherche une statue de femme en bois, style maternité.

Enfin, en retrouvant ma chambre je constate avec satisfaction que les trois éclairages fonctionnent désormais dans l'entrée, les toilettes et la salle de bains. Mes deux oreillers ont été également changés. Comme quoi, il suffit de demander. Merci le Palm Beach !
Quelques minutes plus tard, je reçois un appel. Roland (ex garde de la SCAB) passe me voir. C'est lui qui a réparé l'électricité (c'est sa formation initiale). J'en profite pour lui donner sa photo (cf épisode précédent Dimanche ponténégrin ). Il est toujours intéressé par la photographie et aurait bien aimé que je lui ramène un appareil de France. Il n'est pas du tout au courant des prix... Il m'explique qu'il a de meilleures conditions de travail à l'hôtel. Mais le statut est plus précaire : les contrats sont de 3 mois au lieu d'un engagement pour 2 ans à la SCAB.

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