Je quitte "la Cité" accompagné de Gauthier, que je ramène vers la Côte. Il est surpris que je devine l'âge de son fils (18 mois). Il me dit au revoir en ajoutant "Que Dieu te garde". Avec mes achats d'antiquités, Gauthier a gagné de quoi (sur)vivre quelques mois.
Je profite de ma dernière journée. En cette fin d'après-midi, je déambule sur la plage. Je rencontre trois jeunes avec lesquels j'échange quelques mots. Daouda (à droite) me dit qu'il a abandonné ses études et qu'il voudrait faire du commerce. Quel type de commerce, il ne le sait pas ! Le désoeuvrement guette...
Plus loin, je suis interpellé par un costaud. Edmond veut que je le prenne en photo. Il gonfle fièrement ses biceps.
Pour ne pas faire de jaloux, je photographie aussi ses deux copains. L'un est assez costaud, l'autre porte des vêtements colorés et penche plutôt du côté de la bonne chère.
Quelques footballeurs amateurs animent la plage. Deux équipes aux maillots colorés s'affrontent sur le sable.
Sur le chemin du retour, je discute avec Jean-Pierre, alias "Mavis", un photographe de plage. Je l'interroge sur son métier. Il m'explique que des zones sont attribuées aux différents photographes. La concurrence est parfois rude car certains n'hésitent pas à débiner le voisin ou à dire qu'il n'est pas là, afin de conquérir le client. Une photo coûte environ 500 FCFA, dont au maximum 300 payables d'avance. Mavis m'indique que c'est un français qui lui a donné, il y a quelques années, son appareil d'occasion. Il parle très bien le Français. L'un de ses cousins vit en France. Nous parlons politique, répartition des richesses, misère... La religion et l'éducation sont selon lui des remparts contre la violence et les exactions au sein de la société congolaise. Ce qui semble vrai car en dépit de la misère la violence semble contenue.
Je croise un vendeur de petites saucisses rouges, que je prends au début pour des piments. Deux petites filles m'interpellent en souriant, et me disent "Toi, t'es un Chinois !". Je démens évidemment cette soudaine naturalisation. Le "nouveau colonisateur" est décidément très présent ! C'est la deuxième fois en 2 jours que des enfants m'assimilent à un ressortissant de l'Empire du Milieu.
En remontant vers l'hôtel, un petit garçon d'environ 3 ans me dit "Je te connais toi !". Cela provoque l'hilarité du père. Le môme n'a sans doute vu que peu de Blancs dans sa courte existence et pense me reconnaître. Peut-être n'a t-il même pas véritablement conscience de nos différences d'apparence physique, mais cela le chiffonne au point de m'interpeller.
Je lui explique gentiment qu'en Europe il y a des millions de Blancs et donc que je suis loin d'être un exemplaire unique !
A l'hôtel, il y a un peu d'agitation... Le Ministre du Tourisme organise un buffet, apparemment improvisé, et sollicite donc le personnel de service. Ses désirs sont des ordres...