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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 14:00
Avec "mon" chauffeur Honoré et Franck, nous prenons donc la direction du Grand Marché. Nous traversons le quartier du Plateau et passons devant l'hôpital Adolphe Sicé, le plus ancien de la ville. Nous rejoignons l'avenue De Gaulle et nous voilà aux portes de la "cité". Un premier marché, exposant un ensemble de meubles impressionnant, se situe avant le rond-point Patrice Lumumba.

Le "Grand Marché" se situe au coeur de la "cité", appelée autrefois le "quartier indigène". Sur cette vue aérienne (datant semble t-il d'une vingtaine d'années), on distingue une zone de toits marrons. C'est le marché couvert appelé aussi "marché central". 

A-cite-pointe-noire
Vue aérienne de la Cité

Au niveau du rond-point Lumumba, sept avenues rayonnent et donnent la trame de la cité. Certains racontent que cela symbolise les 7 jours de la semaine. D'autres précisent que cette disposition permettait, à l'époque coloniale, de contrôler d'éventuels mouvements de population (quelques mitraillettes bien placées auraient suffi alors à empêcher l'envahissement de la ville "européenne").

Nous garons notre véhicule en haut du rond-point, près d'une petite boutique qui vend entre autre des jouets pour enfants (petits vélos en plastique...). Sur le conseil d'Honoré, nous ne laissons rien dans le véhicule (il ne faut pas tenter l'éventuel maraudeur !).
Les étals des marchands prennent place dans les avenues et les rues adjacentes au marché couvert. Je reconnais au loin à droite, les minarets et la coupole de la "Grande Mosquée" (cf Vers la Grande Mosquée ).

La foule se densifie au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'épicentre du marché. Les étals et les parasols colorés s'entremêlent, les fruits et les légumes de toutes sortes (mangues, bananes, papayes, oignons, tomates...) forment des camaïeux resplendissants et côtoient les empilements de poissons salés. On n'a pas assez d'yeux pour tout voir. C'est un fatras de taxis, de carrioles, de piétons qui s'entrecroisent et qui étrangement cohabitent sans trop de heurts. Dommage que la météo ne soit pas de la partie... Les averses ont détrempé le sol. La chaussée n'est plus qu'un mélange de boue, de sacs plastiques et de détritus. Franck a eu la mauvaise idée de venir en sandales... Pour ma part, j'essaie d'éviter les flaques boueuses du bord des rues en "dansant" d'un pied sur l'autre. Heureusement que j'ai mes deux accompagnateurs, car je me sens bien seul au milieu de cette foule grouillante qui semble animée d'un mouvement suivant sa propre logique.
Au niveau du marché couvert, Honoré me dit que l'on peut trouver de la "viande de brousse". Autrement dit de la viande d'animaux sauvages (dont malheureusement quelques fois des espèces protégées...). Il me dit aussi que les allées sont très sales et qu'il vaut mieux éviter d'y aller. Nous n'avons pas non plus assez de temps pour parcourir tout le marché.
Le lieu est bruyant car en plus des véhicules, des sonos crachent leur musique saturée et les groupes électrogènes vrombissent dans les boutiques "en dur" bordant les rues. Les odeurs de gaz d'échappement se mélangent parfois avec celles des égouts. Ames sensibles s'abstenir !
Nous prenons une rue latérale bordée de boutiques où les Ouest Africains (béninois, sénégalais, maliens...) étalent leurs vêtements chatoyants. D'autres boutiques offrent des biens d'équipement (casseroles, petits ustensiles...). On me regarde parfois, mais sans agressivité. La plupart poursuivent leur chemin sans prêter attention au petit Blanc explorant le marché.
Devant une échoppe, un homme plonge la main dans un égout à ciel ouvert, visiblement à la recherche d'un objet perdu. Un peu plus loin, le chargement mal amarré d'une carriole chargée de valises tombe au milieu de la chaussée.
La foule s'éclaircit. Un chauffeur de taxi roulant au pas, fenêtre ouverte, nous fait une mauvaise blague. Il crie " Vous avez-vu le voleur ! Il vient de partir en courant...". Mais nous ne tombons pas dans le panneau. Raté, le mundélé n'a pas eu peur !

J'aimerai bien prendre une photo souvenir. Mais Honoré m'en dissuade. Il m'explique qu'ici les gens n'aiment pas être photographiés. C'est vrai que les rumeurs et les mouvements de foule sont parfois imprévisibles en Afrique. Dommage ! Mais ne prenons pas de risque.

Pour donner une idée de l'ambiance (et de la météo médiocre...), j'ai quand même pris un cliché de l'intérieur du véhicule. 

P-marché-st-pierre
Entre le marché et le quartier Saint-Pierre

On distingue au fond les premiers parasols des étals du marché. La voirie est typique d'un jour de pluie à Pointe-Noire...
Nous prenons la direction du quartier Saint Pierre où se situe parait-il un lieu de culte.
 
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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 08:00

Le petit matin est pluvieux. Le jardin de l'hôtel se réveille sous la grisaille.

P jardin gris 

Dans le couloir de l'hôtel (ouvert sur l'extérieur), je remarque un bel escargot qui escalade un montant de l'appentis qui couvre la coursive. La forme de sa coquille me fait penser à une limnée, gastéropode d'eau douce que l'on trouve en France.
Celui-ci est bien terrestre et m'offre sa coquille pointue, décorée de flammes brunes. C'est un Limicolaria flammea, escargot courant en Afrique centrale, de 5 à 10 cm de long.

P escargot congo 

Limicolaria flammea
 

Me voyant photographier le mollusque, un employé de l'hôtel me dit qu'au Congo, on mange les escargots, et me demande si on fait de même en France. Je l'informe que c'est aussi notre cas !
Dans certaines régions d'Afrique centrale, l'escargot constitue un apport alimentaire non négligeable en protéines.

A midi, je déjeune avec Franck (cf
Samedi entre plage et mariage ). C'est son jour de repos et il arrive un peu en retard par rapport au rendez-vous fixé. Les jours de pluie ne sont pas non plus favorables au respect des horaires... Je lui paye le taxi quand il arrive devant le Derrick (ce qui n'était pas spécialement prévu, mais la somme est modique). Pour une fois, je lui dis en plaisantant que c'est lui qui va se faire servir !
Le monde est petit, il connaît Gildas un des serveurs, qui s'est fait viré du restaurant où Franck travaille.
Nous parlons de tout et de rien. Franck aimerait bien ouvrir son propre restaurant, mais avec quel argent ? C'est l'un des rares congolais qui ne rêve pas de venir en France...
Nous avions prévu de faire ensuite une petite balade ensemble, mais la météo ne s'y prête guère. Finalement, nous décidons avec Honoré d'aller faire un tour au "Grand Marché". Je n'y suis jamais allé un jour de marché.
 

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