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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 08:30

C'est reparti ! Après une zone étroite, la route s'élargit de nouveau.

Afin de retenir la terre des immenses talus creusés dans la montagne, des bandes de béton sont plaquées sur le relief. Elles sont de formes géométriques variables. Nous nous arrêtons à un endroit où la piste est très large pour photographier des bandes en forme d'accent circonflexe. Nous verrons plus loin dans notre périple que les espaces vides sont ensuite "engazonnés" afin de fixer la terre. indispensable pour faire face à la pluie tropicale.

 

RN1-béton-soutenement

Réseau de béton pour retenir la terre

 

C'est une véritable autoroute qui s'offre à notre regard. Des tonnes de terre ont été déplacées. Nous en profitons pour boire et manger un peu. Il est 9 heures et le petit-déjeuner est déjà loin.

Un pick-up avec à son bord plusieurs congolais s'arrête à notre hauteur. Deux hommes en descendent pour "se soulager" et urinent face à nous sans aucune gêne. Cela a même un petit air de provocation... qui agace un peu mes deux chauffeurs. Le véhicule repart peu après, avec un homme à l'arrière, emmitouflé pour éviter de manger trop de poussière.

 

RN1-piste-ocre

      Future Route Nationale 1

 

Fort heureusement, nous avons la clim dans le Rav4. Cela permet de rouler vitres fermées et d'éviter d'être nous aussi rapidement recouvert de poussière.

Manu propose à Honoré de prendre le volant. Mais Honoré n'est pas téméraire dans le Mayombe et décline l'invitation.

Nous continuons notre route, dans la moiteur du "brouillard chaud" du massif forestier. Après une vingtaine de minutes, une forte dénivellation nous permet de surplomber le chantier. Les véhicules passent sur une petite piste latérale tandis qu'au centre une large bande prend forme.

 

RN1-piste-haut

      Piste en voie d'élargissement

 

Il y a encore un énorme travail à réaliser. Le premier tronçon de la Route Nationale 1 (186 km entre Pointe-Noire et Dolisie) devait être fait en 30 mois. Les travaux lancés fin septembre 2007 auraient donc dû être achevés au 1er semestre 2010... La traversée du Mayombe est la partie la plus difficile, les délais devront donc être largement revus à la hausse. 


P-engins-RN1

 

Juste à côté de nous, des engins sont à l'oeuvre. Une pelleteuse sur chenilles, grimpée en haut, poursuit l'arasement de la colline et l'arrachement de la végétation. Un camion en dessous récupère la terre.

Il bloque un peu le passage, mais nous reprenons quand même notre chemin.


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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 07:45

Après le vallon, nous poursuivons notre montée sur une petite route étroite en lacets. La température diminue et un fin brouillard prend forme. 

La route dans cette zone est moins avancée. Nous dépassons un site où on est contraint de briser d'impressionnants rochers pour tracer la Nationale. En dépit des engins disponibles (je crois voir un marteau-piqueur), la tâche est ardue. Un jeune homme noir visiblement épuisé, dort la tête entre les jambes. Triste spectacle qui m'évoque le dramatique épisode de la construction du CFCO décrit par Albert Londres, 80 ans plus tôt...

Arrivés en haut d'une côte, nous nous arrêtons. Manu me dit : "Il neige !". Bien entendu, il s'agit du brouillard qui tombe en fine pluie. Mon chauffeur congolais n'a bien sûr jamais vu de neige et comme c'est blanc...


RN1-brouillard-rochers

      Travaux de la RN1

 

L'atmosphère est étrange et je prends conscience de la rudesse du climat du Mayombe. Cela doit être très difficile à vivre en saison des pluies.

Il faut encore déplacer des tonnes de terre et de roches pour élargir la route. J'observe quelques rochers arrachés au flanc de la colline. Ils ressemblent à du granit.

 

RN1-blocs-rochers

Rochers du Mayombe

En face, d'autres rochers plus blancs délimitent le bord de la piste, pour éviter de tomber dans un ravin.

      RN1-rochers-brouillard

      Bord de la Route Nationale 1

 

Une végétation luxuriante, entrelacs de plantes et d'arbres de toute taille, recouvre les pentes. C'est à la fois beau et inquiétant. La forêt dans de nombreuses cultures est le lieu des mystères et des croyances ancestrales. Cela est démultiplié dans la forêt équatoriale, sans rapport avec nos forêts "domestiquées" depuis des siècles en France.

 

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