C'est reparti ! Après une zone étroite, la route s'élargit de nouveau.
Afin de retenir la terre des immenses talus creusés dans la montagne, des bandes de béton sont plaquées sur le relief. Elles sont de formes géométriques variables. Nous nous arrêtons à un endroit où la piste est très large pour photographier des bandes en forme d'accent circonflexe. Nous verrons plus loin dans notre périple que les espaces vides sont ensuite "engazonnés" afin de fixer la terre. indispensable pour faire face à la pluie tropicale.
Réseau de béton pour retenir la terre
C'est une véritable autoroute qui s'offre à notre regard. Des tonnes de terre ont été déplacées. Nous en profitons pour boire et manger un peu. Il est 9 heures et le petit-déjeuner est déjà loin.
Un pick-up avec à son bord plusieurs congolais s'arrête à notre hauteur. Deux hommes en descendent pour "se soulager" et urinent face à nous sans aucune gêne. Cela a même un petit air de provocation... qui agace un peu mes deux chauffeurs. Le véhicule repart peu après, avec un homme à l'arrière, emmitouflé pour éviter de manger trop de poussière.
Future Route Nationale 1
Fort heureusement, nous avons la clim dans le Rav4. Cela permet de rouler vitres fermées et d'éviter d'être nous aussi rapidement recouvert de poussière.
Manu propose à Honoré de prendre le volant. Mais Honoré n'est pas téméraire dans le Mayombe et décline l'invitation.
Nous continuons notre route, dans la moiteur du "brouillard chaud" du massif forestier. Après une vingtaine de minutes, une forte dénivellation nous permet de surplomber le chantier. Les véhicules passent sur une petite piste latérale tandis qu'au centre une large bande prend forme.
Piste en voie d'élargissement
Il y a encore un énorme travail à réaliser. Le premier tronçon de la Route Nationale 1 (186 km entre Pointe-Noire et Dolisie) devait être fait en 30 mois. Les travaux lancés fin septembre 2007 auraient donc dû être achevés au 1er semestre 2010... La traversée du Mayombe est la partie la plus difficile, les délais devront donc être largement revus à la hausse.
Juste à côté de nous, des engins sont à l'oeuvre. Une pelleteuse sur chenilles, grimpée en haut, poursuit l'arasement de la colline et l'arrachement de la végétation. Un camion en dessous récupère la terre.
Il bloque un peu le passage, mais nous reprenons quand même notre chemin.