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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 15:00

Nous sommes passés le long d'un imposant camp de transit entouré de palissades en tôle. C'est un lieu de repos et de passage des routiers et de nombreux ouvriers du chantier.

Manu nous raconte que l'on "propose" facilement dans ce genre d'endroit des prostituées. Les tarifs des passes sont les suivants : 10 000 FCFA pour une jeune fille de 13-14 ans (soit 15 Euros) et 5 000 FCFA pour une "vieille" (18-20 ans). Misère... J'explique à mes compagnons de voyage que l'on risque en France de lourdes peines de prison, pour ce genre de délit avec des mineurs. C'est malheureusement assez banal ici.

A la sortie du Mayombe, nous passons la barrière de Malélé sans souci. Plus loin, nous tombons sur un camion en panne. Le grumier est resté en rade. Manu veut s'arrêter faire une photo.

En fait, c'est l'axe qui s'est rompu ! Vu le poids des grumes, la seule solution doit être de décharger la remorque et ensuite de la réparer. Combien de temps va t-il rester là ?


mayombe-grumier-panne

Grumier hors service

 

Nous retrouvons ensuite la petite partie bitumée. Manu fonce... A l'entrée du village de Mengo, instinctivement je freine. Il me dit alors malicieusement "J'ai vu le pied bouger, bon réflexe !".

A l'approche de Pointe-Noire, puisqu'il n'est pas trop tard, Manu nous propose de boire un verre. Honoré n'est pas emballé et semble vouloir rentrer chez lui. Manu dit qu'il faut "remercier Dieu" ! De quoi ? D'être revenus vivant de notre traversée du Mayombe ? Honoré ne voit pas le rapport entre boire une bière et Dieu... Je leur dis alors qu'il s'agit plutôt d'honorer Bacchus !

Nous voilà dans les faubourgs de Pointe-Noire. J'aperçois deux clochers que je n'avais jamais remarqué jusqu'ici. J'en parle à mon chauffeur, qui me propose immédiatement de faire un petit détour "touristique".

 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 14:00

Tout au long du trajet retour, j'ai essayé de distribuer les bonbons qui me restaient, avec plus ou moins de succès.

Nous nous sommes arrêtés dans un petit village perdu au milieu du Mayombe. Plusieurs enfants se sont approchés de notre véhicule. Honoré est descendu en premier et a expliqué à l'assistance le motif de notre pause. Quand je suis descendu du 4x4, les enfants ont poussé un "Oh !" d'étonnement et ont eu un mouvement de recul. Extraordinaire. J'ai l'impression qu'ils n'avaient jamais vu de Blanc, en tout cas pas d'aussi près !

Le moment de frayeur passé, le groupe d'une quinzaine d'enfants de tous âges (de quelques mois à une douzaine d'années) accepte volontiers le bonbon que je distribue. Ils sont habillés de haillons et ne vont sans doute pas à l'école. Ils font partis des oubliés du Congo. J'hésite à donner un bonbon aux bébés. En fait, ce sont des enfants plus âgés, 6-8 ans, qui portent dans leur dos ces bébés. Manu m'explique qu'il faut donner un bonbon, même aux bébés ! Pas de différence, "le bébé est une personne" auraient dit certains.

Contraste saisissant avec la misère ambiante, un bébé (une petite fille, du moins je présume) porte des boucles d'oreille en or. Peut-être un témoignage de l'époque des chercheurs d'or du Mayombe des années 1930-1940... Un de leurs aïeuls a pu participer à l'extraction du métal précieux et être payé en nature ? Mystère. En tout cas, je vois mal les parents être en mesure d'acquérir aujourd'hui ces bjioux.

 

Un peu plus loin, ce fut un échec. Deux jeunes garçons (7-8 ans) vendent du charbon de bois au bord de la route. Nous dépassons le petit stand, Manu m'interpelle : "Bonbons ?". J'opine du chef, et Manu passe la marche arrière. Les deux enfants ont dû trouver notre manoeuvre très louche car ils ont pris leurs jambes à leur cou et sont partis se cacher dans la végétation. Ou bien rejoindre un village qu'on ne pouvait pas apercevoir dans la verdure. Raté ! 

 

Autre distribution manquée, près du village de Doumanga. Manu propose à une petite fille qui chemine le long de la route, un bonbon. Celle-ci interroge son père assis devant sa modeste demeure. Le père refuse qu'elle prenne la friandise. De quoi a-t-il peur ? Je regarde Manu et lui dit "Dommage, mais respectons la volonté du papa !".


 

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