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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 10:00

Nous reprenons notre périple en direction de Dolisie. La route est ponctuée de chantiers où nous découvrons d'autres techniques utilisées pour retenir le sol des impressionnantes pentes défrichées. Des échafaudages (en partie constitués de bambous) grimpent le long des falaises, des grillages sont fixés sur la roche et ensuite du béton est injecté par dessus. On utilise également ce genre de technique dans les montagnes françaises. Les ouvriers sont très peu nombreux par ici.

  

Une vingtaine de minutes après Mvouti, Manu m'informe que nous venons de traverser la ligne du CFCO. Je ne m'en suis même pas aperçu ! Il faut dire qu'il n'y a pas de signalisation, encore moins de système de protection. La chaussée n'est pas encore élargie dans cette zone et la verdure abondante masque la vue. Nous nous arrêtons près d'un petit ravin rempli d'eau. Au fond, la carcasse d'un camion finit de rouiller. Manu me dit que l'accident est ancien. Seuls quelques piquets plantés au bord du ravin marquent la limite de la piste dans cette partie très étroite, sombre et humide. Je n'aimerai pas y passer de nuit... Le sol comporte des roches ardoisières et des fougères poussent dans les anfractuosités des parois, formant de superbes tapis.

 

Je descends pour voir la voie du Chemin de Fer Congo Océan de plus près. Honoré repère avec moi les zones de frottement où le rail est dérouillé, révélant le passage régulier du train. L'écartement entre les rails est faible. Il n'y a pas de ballast pour maintenir les traverses. Il subsiste quelques poteaux électriques à l'air penché le long de la voie. Mais les fils ont disparu, sans doute depuis bien longtemps.

 

CFCO-Mayombe-1

      La voie ferrée traversant la Route Nationale 1

 

Je décide de parcourir quelques dizaines de mètres sur les rails. Manu et Honoré restent à proximité du véhicule. La voie ferrée s'enfonce sous une belle voûte végétale de bambous. 

 

CFCO-Mayombe-2

 Voie ferré du CFCO s'enfonçant dans le Mayombe

 

On est littéralement plongé dans le vert. C'est très beau et un peu inquiétant. Un peu plus loin un petit panneau aux chiffres bancals indique une limitation, je suppose de la vitesse à 20 km/h. Nous ne devons pas être très loin du point culminant où passe le CFCO, à plus de 400 mètres d'altitude. On a l'impression que la voie ferrée est face à un mur végétal.

 

CFCO-Mayombe-3

 

Je rebrousse chemin. Pendant mon modeste parcours, Manu a découvert sous la végétation un panneau de signalisation ! Dans le sens inverse, il y aura donc désormais une indication de la présence de la voie ferrée. Mais la nature foisonnante du Mayombe reprendra très vite ses droits.

 

CFCO-Mayombe-4

Panneau de signalisation CFCO

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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 09:50

Après quelques kilomètres, dans une descente, nous avons la vision dantesque d'un chantier. Des dizaines d'hommes à flanc de coteau se passent des seaux sous la direction de contre-maîtres chinois. Sur 15 ou 20 mètres de haut, c'est un mouvement permanent et rythmé de récipients qui montent et descendent au bout de cordes. Les ouvriers torse-nus ou habillés de guenilles triment dans la moiteur tropicale. J'ai soudain l'impression de faire un bond dans le passé...

Il s'agit probablement de creuser puis bétonner des fossés de crête, prêt du sommet des collines défrichées. Le système permet de récupérer les eaux de ruissellement et de les détourner de la route nationale. Indispensable vu la pluviométrie locale ! Manu ne s'arrête pas et je regrette de ne pas avoir pris de photo.

 

Nous effectuons peu après une halte à Mvouti. A l'entrée du village, j'ai repéré le pont de la voie ferrée du CFCO. Voilà enfin la célèbre ligne traversant le Mayombe qui provoqua tant de souffrances et de polémiques. L'ouvrage d'art n'est pas très haut mais est quand même impressionnant, avec ses 6 arches et sa forme incurvée.

 

Mvouti-viaduc-CFCO

Viaduc de Mvouti

 

Un homme traverse tranquillement le pont. Le garde-corps rouillé est par endroit défoncé.

 

Mvouti-viaduc-parapet

      Garde-corps du pont

 

Sous le pont coule une rivière bordée de bambous qui poussent en touffes immenses. Elle est calme en cette saison. Il s'agit de la Loukoula, l'un des affluents de la Loémé. Son débit peut rapidement augmenter lorsque les averses s'abattent sur les reliefs environnants. La Loukoula est elle-même alimentée par la Massouva et la Moanda. Ce n'est pas l'eau qui manque dans le Mayombe !

 

Mvouti-riviere    

 

Juste à côté du cours d'eau un magnifique arbre se dresse fièrement, entouré d'une corolle de bambous. S'agit-il d'un okoumé ?

 

Mvouti-arbre-bambous

Arbre tropical

 

Juste au dessus de la rivière, au bord de la route élargie, trois ouvriers construisent un parapet en pierre. Le béton est préparé sur une tôle posée au sol. Des bouts de bois et des blocs de pierre traînent ça et là.

 

Mvouti-ouvriers-maçons

      Maçons de la route nationale

 

J'échange quelques mots avec l'ouvrier qui est le plus prêt. Le maçon me demande où je vais. A Dolisie ! J'offre ensuite quelques bonbons, pour lui et ses collègues. Il me donne déjà rendez-vous pour le retour, au cas où il me resterait quelques friandises à lui offrir !

Clin d'oeil de l'histoire, le maçon porte un tee-shirt à l'effigie du Président congolais, avec le slogan "Le bâtisseur". On ne peut pas mieux tomber ! Son bermuda est déchiré au niveau des genoux. Il est tout de même heureux que je le photographie truelle à la main.

 

Mvouti-maçon

Le bâtisseur

 

A l'arrière plan, un contre-maître chinois, avec son chapeau typique, inspecte le coffrage du mur.

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