Arrivant à l'hôtel, je suis assailli par plusieurs vendeurs. Visiblement, ils se sont passés le mot et tout le monde sait que je suis de nouveau à Ponton !
On veut me vendre des tableaux. C'est le déballage au bord de la route, de plusieurs peintures, qui tendent à s'envoler avec le vent... Plusieurs vendeurs sont en concurrence, on me propose une, deux, trois peintures... Je demande qui est le peintre, le vendeur me dit que c'est lui, mais je n'en crois pas un mot. Certaines scènes sont visiblement produites en série. L'un des vendeurs est très insistant et me casse les pieds. Je n'aime pas cette ambiance et décide de rentrer à l'hôtel.
Vendeur de peintures
Je retrouve Serge, le vendeur d'antiquités que je connais depuis longtemps. J'avais rendez-vous avec lui, pas avec les autres, plutôt pénibles. Serge a l'avantage d'être calme et a souvent de belles pièces à proposer.
Il me déballe un plein sac de masques et de statues. Certaines sont très originales. Mais on ne peut pas tout acheter (au grand regret des vendeurs !). Je craque pour plusieurs objets :
- Un grand masque Téké de forme circulaire. Selon la croyance, le chef qui le possédait pouvait savoir en le regardant qui lui voulait du mal, quelles étaient les menaces pour le village. Une sorte de miroir, un masque divinatoire (cf Sculpture : masques congolais... diversité ).
- Une statuette de "porteur" qui évoque l'époque des caravanes, qui partaient de Loango pour rejoindre Brazzaville à pied. Il s'agirait d'un Vili, la statuette symbolisant la force du porteur et la virilité (cf Sculpture : porteur Loango ).
- Un petit masque Pendé, provenant parait-il de la frontière de la RDC (cf Sculpture : masques congolais... diversité ).
Il est l'heure de déjeuner. J'essaie de joindre désespérément "Allo Taxi". Aucun numéro ne répond. Lamentable... Le transport des missionnaires n'est pas assuré comme il devrait l'être à cause d'un sous-dimensionnement du service le week-end. Je décide donc de partir avec Serge en taxi de ville. A la sortie de l'hôtel, les autres vendeurs sont toujours là ! Je leur dis au passage de chercher de nouveaux clients...
Je dois retirer de l'argent à la banque pour payer Serge. Après un échec en face la Citronnelle (distributeur de billets hors-service), c'est ok au siège du Crédit du Congo. Surprise, mes billets sentent... le poisson ! Serge règle quant à lui les deux courses, puisque maintenant le taxi me conduit au Derrick.
A l'arrivée au Derrick, le chauffeur cherche à m'embrouiller, prétendant que ma course n'a pas été payée. J'ai bien vu Serge remettre 1 400 FCFA. Je reste ferme avec le "taximan" et descend du véhicule prestement.
Le Derrick accueille en ce samedi de nombreuses familles avec enfants. A Matumbi, c'est la journée d'accueil des "nouveaux arrivants". Il n'y a que deux "Allo Taxi" pour toute la ville, toujours impossible à joindre... On est donc contraint à la débrouille ! Je fais le pied de grue à la porte du Derrick... Arsène attend au bord de la route. Je lui donne un petit billet. Sera t-il utilisé pour payer les frais de scolarité de ses enfants ? En tout cas, Arsène sent l'alcool.
Je repère au volant d'un bus-navette, un chauffeur que je connais. Dave à la gentillesse d'appeler un de ses collègues qui assure la liaison Derrick, base industrielle. Après avoir conduit son client à la BI, Alban fait un détour par le Palm Beach. Je le remercie de remédier ainsi au déficit de chauffeurs.
Au Palm Beach, sous mes fenêtres, sont organisées des animations pour les enfants, sans doute pour un anniversaire. J'ai la surprise de découvrir plusieurs structures gonflables... dont un lapin géant ! Vision très surprenante dans le paysage congolais.
Lapin gonflable au Palm Beach
La musique bat son plein. Moi qui voulait me reposer un peu...