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9 août 2009 7 09 /08 /août /2009 13:00

En ce dimanche matin, je me lève vers 9 heures. Après la rude journée d'hier, l'expédition à Conkouati et la soirée chez Patrick, le réveil est lent. Des courbatures me raidissent la nuque et le dos. C'est le fruit de près de 9 heures de secousses sur les pistes ! Quelques médicaments sont les bienvenus pour soulager ces douleurs. Mais je ne regrette pas du tout d'être allé à la rencontre de nos cousins chimpanzés.

Je reçois un appel de "mon" couturier Junior qui dois passer vers 15 heures pour me rapporter ma gandoura. De retour du petit-déjeuner, je dispense la femme de ménage de l'entretien de la chambre. C'est dimanche, non ?
A midi, je déjeune sous la paillote. La météo est médiocre et les manches sont les bienvenues. En cours de repas, Gauthier me rejoint. Je lui offre une Primus. Au fil de la discussion, il veut encore me marier ! Décidément, c'est une obsession... Dans un tout autre registre, il veut m'offrir une papaye pour mon départ. Pourquoi pas, même si ce n'est pas vraiment pratique à transporter. Gauthier me dit que son fils Enoch est à l'hôpital pour une crise de palu. Mon interlocuteur me semble pas très à l'aise et j'ai l'impression qu'il me ment. Voyant peut-être mon attitude dubitative, il ne me demande rien. Nous évoquons le moustique vicelard, l'anophèle, à l'origine de la transmission de la maladie parasitaire.

Gauthier me quitte et en début d'après-midi, je me repose. Vers 16 heures, je pars faire un petit tour sur la plage. Junior est en retard et j'informe le garde de l'hôtel de mon départ, au cas où il se pointerait.
Quelques instants plus tard, je croise un jeune homme qui quitte sa casquette pour me saluer. Je connais son visage mais je ne sais plus trop où je l'ai croisé. Il me dit être le copain de Jephté ! C'est donc un plagiste que j'ai brièvement croisé en janvier (cf Déambulation congolaise à la plage ). Je regrette de ne pas avoir de photo à lui donner, mais il faut dire que j'avais une chance sur 1 million (ou presque) de retomber dessus !
Visiblement notre rencontre l'a marqué. Il se souvient en effet que j'avais ramassé un noyau de noix de palme sur la plage. Je lui dis me souvenir qu'il portait une chemise noire. Je lui demande de souhaiter le bonjour à Jephté, avec lequel j'avais eu une conversation intéressante.

Sur la plage, aujourd'hui c'est animé, en dépit d'une météo maussade. Les opérateurs de téléphonie mobile s'affrontent... Tout d'abord, je passe devant "MTN" opérateur d'origine sud-africaine implanté depuis 2005 au Congo. Quelques stands aux parasols jaunes sont disposés au bord de l'avenue. On distribue T-shirt et casquettes pour attirer le chaland. 


Stands de plage MTN


Un peu plus loin, c'est le concurrent
"Zain" qui a mis une installation plus impressionnante avec une scène et une sono. L'opérateur, d'origine moyen-orientale, fête son premier anniversaire congolais. Après avoir racheté la compagnie Celtel, il s'est ainsi implanté en Afrique Noire.


Devant la scène de Zain


La foule se presse devant l'animation gratuite. Junior me rejoint ! Le garde lui a dit que j'étais parti faire un tour sur la plage. Nous passons quelques minutes devant la scène. Il ne se passe somme toute pas grand chose... Un animateur baratine. Il parait qu'un groupe de musiciens doit intervenir sous peu.
Pendant que nous discutons une jeune mendiant nous sollicite. Il est manchot et le moignon dépasse de sa manche courte... Il nous dit vouloir acheter des chaussures. Cela jette un froid dans la conversation. Je lui donne quelques pièces et Junior fait de même.
Derrière nous, une jeune homme porte un T-shirt à l'effigie d'Obama. Son copain fume visiblement une cigarette "parfumée". Un homme promène un chien qui de temps à autre se jette vers un passant, créant un mouvement de recul de la foule. 
Pour passer le temps, l'animateur fait monter sur scène quelques spectateurs, qui chantent comme ils peuvent.
Mon "ami" Babakila, le photographe bavard, (cf
 Plage : le photographe et la sirène) nous rejoint. Il est toujours à la recherche d'appareil photos d'occasion ou d'objectifs.
Quelques chinois ou philippins se baladent sur la plage et je vois passer... un autre Blanc !
L'animation n'étant pas terrible, et les "vrais" musiciens toujours absents, retour à l'hôtel. Sur le chemin du retour, un "sosie" de Michael Jackson esquisse quelques pas sur le sable. Il est accompagné d'un radio cassette tenu par un copain à casquette. Le sosie filiforme porte un habit noir à dorures, un chapeau et des gants blancs. Des jeunes filles s'arrêtent et se moquent de lui.

De retour à l'hôtel, nous nous installons près de la piscine. Je file dans ma chambre et enfile ma deuxième version de gandoura. C'est nettement mieux ! 
Junior a quant à lui revêtu une superbe tenue aux couleurs africaines. Sur fond noir, de petits continents africains, de couleur rouge, jaune et vert, se succèdent.


Junior


Nous discutons un long moment. Junior reparle de ses projets de couturier parisien. Il n'est pas conscient des difficultés, mais l'espoir fait vivre !
Je commence à avoir froid et salue mon invité dominical. Il me dit vouloir me revoir pour m'offrir un "cadeau", demain soir. Soit, nous verrons bien.

Plus tard, je retrouve Patrice qui reprend le travail. Il arrive directement de l'office religieux. Rien qu'en lui serrant la main, je constate qu'il a encore de la fièvre. Je lui demande si il a de quoi se soigner... Il me répond qu'il n'a plus de médicaments. Je lui donne donc 3 comprimés de paracétamol, qui lui permettront de passer la nuit dans de meilleures conditions. Misère...

Au restaurant, je retrouve le serveur Red. Ce soir, il est tout fier car il fait les additions ! 


Red


Pour rire, je l'appelle donc "chef" et immortalise l'instant. Il pose avec sérieux derrière le comptoir du restaurant.
Après le repas, je retrouve Patrice et lui montre quelques photos de l'expédition à Conkouati qu'il a malheureusement raté. Il est épaté par les chimpanzés. Je lui dit que les plus âgés blanchissent. Avec bon sens, il me rétorque que, somme toute, ils sont comme nous ! On évoque mon proche départ. Je quitte Patrice, car comme disent certains, il est temps de "mettre le jambon dans le torchon", demain il faut bosser. 
 

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 21:30

Les vapeurs éthyliques faisant leur effet, Z force le trait en relatant son éducation religieuse catholique et les méfaits qu'il aurait commis dans son enfance (piquer dans l'argent de la quête, boire le vin de messe...). "Drôle de paroissien" fais-je remarquer ! Z, cinéphile averti, ne manque pas de relever mon allusion au film de Mocky.
L'invité tance alors Z sur une partie de son patronyme... à consonnance arabe ! Sans renier sa filiation, Z compte faire raccourcir par l'état civil son nom de famille composé.
La tension monte un peu, d'autant plus que Z joue les paparazzi et harcèle son interlocuteur avec son appareil photo. L'invité argumente sur le fait qu'au moment de passer l'arme à gauche, il n'y a personne qui n'ait au moins un doute quant à l'existence d'un Dieu. Z donne la charge et en fait des tonnes sur son athéisme fervent. Notant l'excès dans lequel s'engouffre le trublion, je participe peu à ce débat éminemment biaisé. La bonne éducation de mon voisin de table fait qu'il se contient...


Nous parlons photographie et de mes petits ennuis devant la gare de Pointe-Noire (cf
Second week-end à Pointe-Noire (suite). La gare serait un site stratégique... Certes, mais en quoi une photographie de la façade y change quelque chose ? Ce sont les français qui ont construit le bâtiment (on doit bien avoir les plans dans nos archives...) et n'importe qui peut voir la configuration des lieux en surfant sur Google Earth. Sans compter bien sûr les satellites militaires ! L'interdiction est donc ridicule et d'un autre temps.
L'invité relate la mésaventure d'un couple d'australiens qui avait eu la mauvaise idée de prendre en photo l'hélicoptère du président congolais atterrissant sur la Côte Sauvage. Ils furent conduits à l'aéroport et expulsés
manu militari par le prochain vol !
A l'aéroport, il arrive que des passagers soient orientés à leur arrivée vers le "salon des non-admis". Certaines personnes ont en effet la mauvaise idée de venir sans visa... On peut s'interroger dans ce cas sur la responsabilité de la compagnie aérienne (et des autorités de l'aéroport de départ) qui laissent partir des gens qui ne pourront pas entrer au Congo.
Z fait l'éloge de mon blog. L'invité ne semble pas trop savoir de quoi il s'agit, mais il le reprend vertement quand ce dernier se trompe dans le genre du terme (éloge est masculin !!).


L'invité ayant vécu quelques temps aux Etats Unis, la discussion se poursuit vers une position pro ou anti-américaine. Il est admiratif de l'esprit d'entreprise des USA. Par contre, il déplore le manque d'ouverture sur le monde de l'américain moyen. En dehors d'une petite élite dans les grandes métropoles, l'horizon se limite aux frontières de l'Etat où on réside ou au mieux de celles du pays.
L'invité évoque le ressentiment des américains vis à vis des français en évoquant trois motifs, la non participation aux deux guerres du Golfe et le retrait de l'OTAN en 1966 par le général de Gaulle. Je lui fais remarquer que les français ont bien participé à la première guerre du Golfe en 1990-91... Regard noir, avant de reconnaître son erreur.
Il relève que les afro-américains se foutent du sort des Africains. C'est malheureusement sans doute vrai pour la plupart d'entre-eux, ils sont d'abord profondément ancrés dans la culture américaine. Les mythes du retour à la "terre natale" ne font en général pas long feu.
Un petit retour au débat précédent a lieu en évoquant une autre caractéristique des USA, le mélange de religion et de politique. J'évoque le créationisme auquel restent attachés de nombreux américains. Dominique ironise de nouveau sur la religion. L'invité trouve idiot que l'on puisse croire encore à cela et prendre au pied de la lettre les textes religieux. Et pourtant, de puissantes associations conservatrices font pression pour que les manuels scolaires américains évoquent le créationisme aux côtés des Théories de l'Evolution ! Un musée reconstituant la Création par Dieu du Ciel et de la Terre a même été ouvert. On y voit l'Homme côtoyer les dinosaures, ce qui est d'une bêtise sans nom...

Pendant la discussion, Z poursuit son travail de harcèlement en passant cette fois-ci à la vidéo. Ceci agace l'invité au plus haut point, si bien qu'il finit par lâcher : "Il me casse les couilles avec son truc !!". Paraphrasant Michel Audiard (dans la bouche de Lino Ventura), il aurait pu déclarer : "L'homme de la pampa parfois rude, reste toujours courtois... Mais la vérité m'oblige à vous le dire : ce mec commence à me les briser menu !".
Z, sur sa lancée, sonne l'hallali en suggérant de diffuser cette vidéo compromettante sur Internet ! Cependant Z n'ayant plus de batterie (enfin son appareil photo, car l'énergumène est toujours aussi prolixe), il renonce enfin à la source de l'ire de l'invité.
Mais pendant que Z va soulager un besoin naturel, l'invité récupère la carte SD de l'appareil photo... Ne pouvant plus utiliser le dit appareil, Z ne s'aperçoit de rien. 

Avec toute cette animation, j'ai un peu oublié les autres convives. A un moment donné, Patricia semble donner la becquée à José. Etrange... Patricia est notre mère nourricière d'un soir mais de là à se transformer en mère poule !


José et Patricia


Après le dessert, il est temps de rentrer. Cette soirée haute en couleurs se termine bien et tout le monde se sépare en bons termes.
Cela ne se fait pas sans remercier nos hôtes et saluer les talents de cuisinière de Patricia.


Patricia


J'accompagne Patrick (et ses toutous) en bas de l'immeuble pour prendre l'air avant de rejoindre mes pénates. Il s'enquiert de mon état, en bon capitaine de soirée.

Le capitaine de soirée


Je suis fatigué mais en état de rentrer, d'autant plus que l'hôtel n'est qu'à cinq minutes de là. J'ai été raisonnable côté alcool. Il est quand même près d'1 heure du matin quand je me couche. Quelle journée bien remplie ! Il y a parfois des jours qui en valent bien trois...



PS : 
L'article a été "censuré" à la demande expresse de l'invité.

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