En ce dimanche, je déjeune au Derrick, où me conduit "mon" chauffeur Gabriel. Coincé derrière un gros camion, il emploie la belle expression "il roule à pas de caméléon" ! On dit plutôt en France "il avance comme un escargot". Comme quoi chaque pays opte pour l'animal symbole de lenteur qui lui sied.
Je retrouve à la sortie Arsène, abonné au Derrick. Je lui donne un peu d'argent pour qu'il finisse son installation et récupère ma commande de colliers en malachite.
Le début d'après-midi est ensoleillé mais on est loin de la touffeur de janvier.
A peine arrivé sur la plage, je croise un jeune homme qui engage la conversation. Il s'appelle Junior et est accompagné de ses copines d'école. Il a sorti sa belle cravate ! Il trimbale un petit sac en plastique bleu portant des idéogrammes (toujours la présence chinoise).
Junior est apprenti couturier. Nous discutons en déambulant, il me demande comment je trouve la ville de Pointe-Noire, le Congo, m'interroge sur la France... Il est ambitieux puisqu'il aimerait grâce à son futur métier voyager à travers le monde. Il a une soeur qui habite en France. Ce peut-être un bon début.
Nous croisons des plagistes qui portent encore des vêtements aux couleurs électorales avec des slogans percutants : "Sassou l'apôtre de la Paix" et "Sassou l'infatigable bâtisseur".
J'apprends ensuite que c'est son anniversaire (19 ans) et qu'il est venu se balader sur la plage à cette occasion. Nous buvons donc un verre sous les parasols multicolores abritant de petites tables en bois. Au Congo, pas de détail, c'est direct une bouteille de 60 cl ! Ses copines ne sont pas très bavardes.
Une quatrième camarade d'école nous rejoint. C'est le seul garçon de sa classe ! Le jeune couturier me propose de me tailler un habit africain, une "gandoura". Pourquoi pas ? Rendez-vous est pris pour prendre les mesures.
Junior me connaît à peine et il veut m'inviter au mariage de sa soeur le 8 août ! Je lui explique que c'est un peu trop rapide pour moi... Il me dit aussi qu'il a une autre soeur "qui a fait des études" et qui n'est pas mariée. Les arrières-pensées ne sont pas loin.
Pendant que nous discutons, un duo de comédiens déguisés joue une scène. Je n'y comprends rien, car ce n'est pas en français, mais c'est du comique de répétition qui fait rire les tablées alentour.
Autre curiosité, une jeune garçon anime une marionnette. Elle est bricolée avec une tête de poupée en plastique. Le déhanchement est très accentué, au rythme de la musique qu'il porte lui-même. Si cela peut amuser les plus grands, les plus petits sont effrayés par le "monstre" !
De retour à l'hôtel, j'apprends plus tard le "malaise" de notre grand marionnettiste français, Nicolas le Président.