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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 06:30
Sur la route de l'hôtel, je remarque le nouveau slogan de la célèbre eau minérale "Mayo" sur une peinture murale : "Yes we can". L'élection d'Obama est passée par là ! J'observe l'agitation, désormais presque familière, des rues de la ville, des véhicules et des piétons.

Je retrouve le Palm Beach et l'accueil chaleureux du personnel, réceptionnistes et bagagiste. Patrice (que ses collègues appellent en plaisantant "pastis") est en congé. Après un quart d'heure d'attente, le remplissage de la fiche de police et l'attribution des chambres aux nouveaux arrivants, je récupère la 222, chambre agréable, à l'étage, avec vue sur l'océan. Je remarque rapidement quelques imperfections (pas d'éclairage en 3 endroits et prise hors service à côte du lit) contrastant avec le mobilier un peu tape à l'oeil de style Empire. Un pied du bureau est cassé, si bien qu'il a été retourné contre le mur pour tenir debout, bloquant ainsi le tiroir. Je suis bien de retour en Afrique ! Mais ne nous plaignons pas. Ce n'est point moisi et j'ai une prise pour le rasoir électrique dans la salle de bains...


Ma sympathique chambre

Alors que je suis en train de me reposer, le téléphone sonne vers 9h. C'est Vincent qui m'attend à l'accueil. Un peu endormi, je récupère un Tétra et il m'informe qu'un chauffeur passera me chercher un peu avant 15h. Pourquoi un tel empressement ? Cela aurait pu être fait plus tard...
En fin de matinée, je défais les valises puis je déjeune sous la paillote où je retrouve Martin, Gaston et Aïcha. Heureusement qu'il me reste quelques Francs CFA de ma mission précédente car Vincent ne m'a pas encore donné mes indemnités de repas. Nous sommes bien en saison sèche, la pelouse du jardin est bien grillée !


Jardin de l'hôtel

Le chauffeur est à l'heure et j'ai même un minibus pour moi tout seul. Je retrouve au "CMS" le personnel précédemment rencontré : Patrick, Olivier, le Professeur Hovette, Isidore, Virginie, Elisabeth, Irma, Maurice, Jean-Louis... L'accueil est fort sympathique.
Par contre, Vincent m'informe que je n'aurai pas de voiture, restriction budgétaire oblige, les missionnaires en sont privé. M.... cela refroidit un peu mon enthousiasme. Je n'ai pas encore de badge alors que ma mission est prévue de longue date. Je récupère pour les repas une liasse de billets de 5000. On a tout de suite l'impression d'être riche en Francs CFA ! Il n'y a plus d'ordinateur dans le bureau de "rotation". Je m'installe donc dans le bureau de Patrick, au poste de Barthélemy qui est en congé.
Vers 18h45, je fais appel à "Allo Taxi". Je retrouve avec surprise "Manu" (cf épisodes précédents Second week-end à Pointe-Noire (suite) ) comme chauffeur. Sur le trajet du Palm Beach, nous discutons des élections récentes. Il se dit soulagé du résultat et surtout du fait que les conflits ont été évités. C'est une "étape importante de franchie" selon lui. Il n'a cependant pas voté... il n'est même pas inscrit !
Le soir au resto, je retrouve le jeune serveur Red. Il se dit heureux de me revoir. Il me raconte avoir essayé de m'appeler en France. Mais "ça n'a pas marché". J'apprendrai plus tard qu'il n'avait pas composé le préfixe international de la France... Le "vieux" Sébastien est en congé.
Au bar, j'utilise l'ordinateur pour envoyer quelques mails à ma famille ("je suis bien arrivé..."). Il rame avec 250 Mo de Ram en XP !
Les bras de Morphée s'ouvrent pour un repos bien mérité. Je travaille demain matin samedi.

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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 05:00

L'avion atterrit à l'heure prévue (6h du matin) à Pointe-Noire. Un message nous prévient et nous met dans l'ambiance "Les autorités congolaises vous informent que les prises de vue aériennes en phase de décollage et d'atterrissage sont interdites".
La passerelle de débarquement est en panne... Il faut descendre un raide escalier et marcher un peu sur le tarmac pour rejoindre l'aérogare. Le ciel est uniformément gris et il fait 22°C. Je retrouve immédiatement les odeurs de la ville et la moiteur tropicale.
Le contrôle des passeports se passe dans le calme. Un imposant congolais habillé d'une veste rose, cravate et pochette assorties, s'active à faire passer en priorité les femmes avec de jeunes enfants.
Lors de la vérification sanitaire (vaccination fièvre jaune obligatoire), les contrôleurs en blouse blanche portent des masques ! Est-ce à cause de la grippe A ? En tout cas, ce sont les seuls à en porter. En cas de véritable épidémie l'intérêt en serait donc très limité... Les contrôleurs de passeport sont tout aussi exposés au risque.
Un de ces hommes masqués me demande si j'ai le journal sportif "L'Equipe". Je lui réponds que non. Il m'interroge alors sur la presse en ma possession. Je lui indique que j'ai "Le Monde". Il me dit être quand même intéressé. Je lui donne donc le journal. Pas très réveillé, je ne réagis pas tout de suite... Est-ce un moyen détourné de censurer la presse étrangère entrant dans le pays par le biais des voyageurs ? Le journal est mis prestement dans un sac en plastique. Etrange.
Je récupère facilement mes deux valises. Je retrouve Patrick et Patricia, avec leurs deux petits toutous, qui mettent beaucoup plus de temps à retrouver leurs 6 valises. De toute façon le bus de SDV doit attendre. Dernière étape, le contrôle des bagages à la sortie. Patrick et son épouse n'y échappent pas.
De mon côté, je suis alpagué par un congolais qui me propose de passer discrètement le contrôle pour... 50 Euros ! Beaucoup trop cher. Le prix descend ensuite à 10 Euros. Je lui demande s'il pense avoir trouvé un "pigeon à plumer". Il me répond "Tu n'as pas peur toi !". Finalement, je passe l'étape avec lui sans contrôle des bagages (sous le regard médusé de l'employé de SDV). Arrivé au bus, je ne donne que 2 Euros à ce mystérieux agent aéroportuaire, prénommé Cédric. Il doit sans doute reverser une part de ses bénéfices aux agents de sécurité en poste. Je donne 100 FCFA à un petit gamin qui fait la manche à côté du bus.

L'ambiance est post-électorale. Une affiche appelle à "Votez Sassou" sur le parking de l'aéroport. Plusieurs personnes portent des tee-shirts ou des chemises du même acabit. Le symbolique éléphant est employé sur certaines affiches et figurait sur les bulletins de vote du RPM.


Affiche électorale


Dans une maison de la presse de Roissy, j'ai remarqué que le chef de l'Etat s'était payé une double page de propagande électorale dans "Afrique Magazine" (numéro de juillet).
L'hebdomadaire "Jeune Afrique" d'après l'élection titre "
Le sacre de Sassou" (n°2532), en notant que la réélection est "sans surprise, ni suspense" et que la présidentielle a "un goût de déjà-vu".
Six opposants radicaux ont boycotté le scrutin, dénonçant l'attribution de cartes d'électeurs à des congolais décédés, à des étrangers (de RDC notamment) et à des mineurs.
Deux opposants "modérés" ont récolté 7% des voix chacun. L'entourage de Sassou interpelle l'opposition "radicale" :  "Comment comprendre qu'une équipe qui a refusé de disputer un match puisse en contester le résultat ?". Le Premier Ministre reconnaît des imperfections dans le fichier électoral (doublons, personnes décédées) dues à "l'état civil qui ne suit pas toujours les changements" mais selon lui "il n'en reste pas moins fiable".
L'hebdomadaire relate une participation assez faible des électeurs, notamment dans la capitale. Il dénonce aussi l'inégalité de moyens entre les candidats pour mener campagne. Le camp de Sassou Nguesso a bénéficié du "déploiement d'une propagande impressionnante" (avec par exemple une montgolfière vert et jaune affichant l'effigie du candidat au-dessus de Brazzaville !) contrairement à la modeste campagne menée par les candidats de l'opposition.
Il reste à l'heureux élu de mettre en oeuvre la "nouvelle espérance" de son slogan.

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